L'auteur nous raconte l'étrange destin de ce peuple maudit et apatride.
Disséminés entre le Cambodge et le Viêt Nam, les Chams sont les héritiers d'un empire disparu : le Champa. Les Khmers affirment que les Chams sont nés de l'union d'un chien et d'une truie, et leur prêtent de redoutables pouvoirs magiques. Quant à Pol Pot, le tyran rouge, il a bien failli les exterminer jusqu'au dernier. Cambodgiens sans être khmers, musulmans dans des pays majoritairement bouddhistes, les Chams balancent aujourd'hui entre une participation à l'Ummah islamique et leur fidélité à la terre de leurs ancêtres. Écrivain, reporter et réalisateur, Bruno Deniel-Laurent les fréquente depuis plus de quinze ans : évoquant l'étonnant destin de la diaspora chame et les péripéties de leur histoire mouvementée, il raconte le quotidien de ce peuple singulier où il est question de médiums, d'esprits et de sacrifices.
Un ouvrage ethnologique édifiant et richement documenté.
EXTRAIT
Ces paisibles moines avaient beau être cambodgiens, ils n'étaient ni khmers, ni chinois, ni vietnamiens : j'étais entré au pays des Chams, un pays sans frontière
ni drapeau, dont l'existence doit tout à la mémoire et à la fidélité de ses héritiers...
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Pour peindre ce ravage, un pinceau, l'intelligence, une seule encre, l'encre d'humour. - Sarah Vajda, Mauvaise nouvelle
À PROPOS DE L'AUTEUR
Bruno Deniel-Laurent est un écrivain et réalisateur français né en 1972, à Château-Gontier (département de la Mayenne).
On l'appelle le Palais. C'est une prison dorée des beaux quartiers de Paris. Originaire de Serbie, Dusan vient d'y être recruté comme agent de sécurité. Au service de la Princesse, il passe son temps à attendre, simple figurant d'une farce où se mélangent le protocole et les caprices.
Lorsque le Prince débarque sans préavis des États-Unis, Dusan endosse un nouveau rôle. Le 'docteur' Élias, âme damnée des lieux, lui confie la mission délicate de pourvoir aux fantasmes du Prince. C'est ainsi qu'il recrute Khadija sur les boulevards extérieurs. Il ne sait pas qu'en la ramenant au Palais il va signer sa propre perte. Et retrouver le goût de la liberté.
Il fut une époque où l'on rencontrait régulièrement des personnes trisomiques. Mais désormais, dans 96 % des cas dépistés par amniocentèse, le foetus atteint subit une IVG.
Voltaire savait qu'avant d'être synonyme de bêtise, le mot « idiotie » désigne la singularité. Revenant sur l'évolution de la perception de l'« idiotie mongolienne » ou sur le programme Aktion T4 mis en place par Hitler, l'auteur s'interroge sur les dérives eugénistes de notre société, sur l'incitation médicale à avorter plutôt qu'à entreprendre des recherches pour soigner.
À rebours de la pensée dominante, Bruno Deniel-Laurent propose un éclairage inédit sur ces êtres « phénoménaux » que sont les trisomiques. Il nous invite aussi à nous questionner sur la société que nous souhaitons construire : celle qui donnerait toute sa place aux singularités ou bien celle qui sélectionne ses membres au mépris de toute imperfection ?
Rédacteur en chef de feu la revue Cancer ! et de la revue Impur, Bruno Deniel-Laurent est l'auteur de Voyage aux pays des Chams (Éditions Cartouche) et le réalisateur de Cham, film sur le génocide des musulmans du Cambodge ainsi que d'On achève bien les livres, essai cinématographique sur le pilon des livres.