Dans ce choix de poèmes écrits pendant les deux premières décennies du siècle présent, Eugène Green cherche à renouveler avec une certaine tradition poétique, qu'il a tenté de définir dans son essai En faisant, en trouvant (2022). Ces pièces tantôt lyriques, tantôt contemplatives, tantôt comiques, écrites en vers métriques, souvent avec des rimes, et même en utilisant des formes fixes, invitent le lecteur à les lire à haute voix, et sont fondées, comme les films de l'auteur, sur l'idée de la présence qui se révèle dans le verbe incarné.
Je suis né pauvre et nu, ce qui est très courant,
Mais je me suis trouvé sans langue ni pays,
Sans troupeau, sans berger, et sans ami,
Et ainsi j'ai zoné à travers mon enfance.
Dans ce désert je ne voyais de beau
Que les arbres, les fleurs, les animaux
Eugène Green est cinéaste, écrivain et metteur en scène, ayant notamment fait un travail original sur le théâtre baroque.Auteur d'essais, parmi lesquels La Parole baroque (2001) et Poétique du cinématographe (2009), ainsi que des livres sur Shakespeare et Pessoa, de romans, parmi lesquels La Bataille de Roncevaux (2009), Les Voix de la nuit (2017), Moines et chevaliers (2020), et de films, dont Le Pont des Arts (2004), La Religieuse portugaise (2009), La Sapienza (2014), Le Mur des morts (2022).
Dans la ville de Turin se croisent des jeunes gens d'horizons très différents, mais qui vont se trouver liés par une série de hasards apparents, autour de deux crimes : le meurtre d'une petite fille de trois ans, d'origine modeste, et l'enlèvement d'un banquier.Virgilio, étudiant en lettres, se distingue de la plupart de ses contemporains par la richesse de sa vie spirituelle ; son ami et condisciple Luciano est, lui, en quête d'un idéal qu'il a du mal à discerner ; une longue histoire familiale pèse sur Orlando, l'aristocrate ; Erminia, jeune paysanne devenue ouvrière, ne trouve sa place nulle part ; Norberto, issu de la bourgeoisie, pense s'en libérer en organisant un enlèvement comme au temps des Brigades rouges...À travers ces parcours erratiques, Eugène Green campe une civilisation qui glorifie la liberté individuelle, mais nie l'idée d'un destin ou d'une forme d'existence propre à chaque être - comme jadis celle des moines et des chevaliers.
Eugène Green est cinéaste, écrivain et dramaturge. Il a réalisé de nombreux films, parmi lesquels : Le Pont des Arts (2004) ; La Sapienza (2014) ou Le Fils de Joseph (2016). Il a publié des romans et, chez Desclée de Brouwer, un recueil de contes : La Rue des canettes (2003) et trois essais : La Parole baroque (2001), Présences. Essai sur la Nature du cinéma (2003) et Shakespeare ou la lumière des ombres (2018). Il vient de recevoir le Prix du Premier recueil de nouvelles 2019 de la SDGL pour Les Interstices du temps, publié aux Éditions du Rocher.
Gotzon Peyrat, orphelin élevé par sa grand'mcre dans une ferme prcs de Donibane Garazi, que la République française appelle Saint-Jean-Pied-de-Port, vit dans le présent intemporel de la langue basque. Le roman raconte l'enfance et la jeunesse de Gotzon, sa scolarité dans les écoles républicaines, sa découverte du trésor de l'amitié, ses premiers émerveillements amoureux... Peu ´r peu il comprend ´r quel point la langue basque donne son sens ´r l'univers qui l'entoure. Mais il voit tous ses proches disparaître, comme sa langue et son pays, ce qui fait croître en lui une grande colcre. Ayant organisé une réplique hérod-comique de la bataille de Roncevaux, Gotzon va se trouver accusé d'un crime grave...
Le récit de la vie de Gotzon Peyrat est plein d'un humour, d'une intelligence et d'une poésie qui doivent tout ´r la dimension spirituelle du rapport que le personnage entretient avec sa langue. Eugcne Green poursuit ici sa réflexion sur la parole, sur l'identité européenne, et sur la place de la spiritualité dans le monde contemporain.
Né en 1930, Amédée Lucien Astrafolli va devenir, très jeune, une figure originale des lettres françaises. Il s'illustre dans la défense de l'atticisme (idéal littéraire et linguistique qui se réfère à l'élégance, au goût de la juste mesure et à la sobriété des grands écrivains attiques), face aux assauts des 'asianistes', ces barbares prêts à brader les attraits raffinés de la rhétorique classique contre une illusion de modernité. Face à lui, Astrafolli va trouver une jeune sémiologue féministe et révolutionnaire, Marie-Albane de Courtambat, pasionaria des barricades soixante-huitardes, avec qui il va croiser le fer. Un troisième personnage, Julien Tertre, plus jeune, va s'interposer entre ces deux passionnés : il représente une génération éprise de concret, désireuse de rendre compte de choses plus essentielles à partir de la réalité, tâche pour laquelle les outils du cinéma lui paraissent mieux adaptés que ceux de la littérature...
Eugène Green brosse le tableau d'un demi-siècle de luttes idéologiques, de partis pris parfois fumeux, de querelles intellectuelles ou mondaines, dont la jeunesse actuelle tend à se défaire. On retrouve ici les préoccupatiopns d'un écrivain toujours à contre-courant : amour presque mystique de la langue française (venant d'un natif de Barbarie, cela ne manque pas d'être touchant), recherche de l'épure et de la dimension spirituelle dans l'art... Un roman satirique, brillant, inclassable.
Shakespeare est le plus grand poète de langue anglaise. Mais l'homme qui a créé cette oeuvre nous apparaît comme dans un Caravage : une série de taches lumineuses surgissant des ténèbres. Entre sa naissance à Stratford-sur-Avon, en 1564, et sa mort dans la même ville, en 1616, nous ne savons quasiment rien de sa vie.Eugène Green analyse ces rares éléments biographiques autour du contraste qui réunit, dans une même personnalité, un artiste incomparable et un entrepreneur ambitieux cherchant à assurer à sa famille confort et sécurité. Interrogeant les oeuvres, il montre comment Shakespeare se situe à la charnière de deux mondes : celui qui, dans les années 1590, était encore un reflet de la volonté divine, et celui qui, après 1600, bascula dans la modernité.Nous passons ainsi, d'une pièce à l'autre, du monde médiéval encore fondé sur une hiérarchie sacrée, au monde baroque tendu entre un univers scientifiquement observable et un Dieu caché. En ressort la figure énigmatique et fascinante d'un Shakespeare clandestin, créateur de formes théâtrales capables d'exprimer toute la complexité de l'univers baroque.
Eugène Green est cinéaste, écrivain et dramaturge. Il a réalisé de nombreux films parmi lesquels : Le Pont des Arts (2004) ; La Religieuse portugaise (2009) ; La Sapienza (2014) ou Le Fils de Joseph (2016). Il a publié des romans : La Reconstruction (2008) ; La Bataille de Roncevaux (2009) ; La Communauté universelle (2011) ou L'Enfant de Prague (2017) ; et, chez Desclée de Brouwer, un recueil de contes : La Rue des canettes (2003) et deux essais : La Parole baroque (2001) et Présences : essai sur la nature du cinéma (2003).
" Face au mystère insondable du monde, notre intelligence ne peut deviner quelque chose qu'en affrontant les énigmes, sans espérer les résoudre. " Jeune neurologue installé à Saint-Jean-de-Luz avec sa femme et leur fils, Nikolau Aztera connaît une vie heureuse. Mais quand il perd ceux qu'il aime le plus, il abandonne la médecine, se retire dans le village d'Ossès, et se consacre à sa passion pour la bibliophilie, résolu à vivre loin du monde. Un jour il reçoit la visite d'une femme dont le fils adolescent subit depuis peu des crises effrayantes au cours desquelles il semble dialoguer avec des êtres invisibles. Elle lui demande de l'aider. L'enquête va le plonger dans l'abîme d'un mystère où sa vie prendra un nouveau sens.Ce polar métaphysique entremêle histoires de possession et de sorcellerie, évoque les thèmes universels du Mal et de la grâce, du présent du passé, et de la nécessité de la transmission.
" Tout homme est un mystère... certains plus que d'autres. " Après un long séjour à Paris, un jeune homme, Patxi Etxezaharra, rentre dans sa ville natale de Saint-Sébastien, où il espère vivre avec sa compagne et écrire un roman. Mais le premier soir il croise en bord de mer son ami d'enfance, Matxi, méconnaissable. Le lendemain, Matxi le contacte, et lui avoue que, lors de leur rencontre, il était sur le point de se tuer. Il insiste pour que Patxi l'accompagne dans sa maison de famille, au Pays basque Nord, où adolescents ils passaient ensemble leurs vacances d'été, et où Matxi sent qu'il y a des forces qui l'empêchent de vivre. Malgré lui, le jeune écrivain accepte de le suivre. En revenant dans ce lieu, Patxi et Matxi retrouvent un temps la joie et l'insouciance de leur jeunesse. Mais bientôt d'étranges événements, et l'apparition de personnages fantomatiques, introduisent dans ce cadre idyllique un sentiment de trouble et de menace. Les deux amis se lancent alors dans une quête vers la source du mal, pour se délivrer du passé.
Émile, médecin hospitalier à Paris, est marié avec Adrienne, fille de l'artistocratie catholique anglaise, descendante de ces nobles qui n'ont pas accepté jadis le schisme anglican. Un soir, rentrant chez lui après une journée éprouvante, il ne trouve pas Adrienne. Pas de message, pas d'indice. Est-elle allée rejoindre ce qui lui reste de famille à Londres? C'est là, en tout cas, qu'Émile part à sa recherche. Chacun de son côté, Émile et Adrienne vont rencontrer divers personnages, comme eux en quête de sens.
Une fois encore, Eugène Green livre un roman d'une étrangeté totale. La question religieuse y est abordée sur un mode cocasse, inattendu, plein d'ironie et de fraîcheur. On y lit en creux non l'éloge d'une religion mais la critique profonde et cinglante d'une civilisation qui a renoncé à toute dimension spirituelle.
Qui n'a pas senti, pendant un instant, la réalité d'une image rêvée ou d'une sensation qui semble venir d'une mémoire cachée ? Lorsque de telles choses apparaissent dans la littérature, nous les qualifions de «fantastiques » pour affirmer leur inexistence. Elles correspondent à des expériences, que nous faisons tous, d'une autre réalité : celle qui nous apparaît dans les interstices du temps et que seul le langage peut nous amener à accepter.Dans les cinq histoires qui composent ce recueil - qu'il s'agisse du passé qui rattrape un jeune étudiant parisien, de sa mémoire vivante que ressaisit un adolescent basque ou de la lycanthropie d'un héros de la Résistance -, c'est cette autre réalité qu'on voit surgir et réhabiter le monde. Ces réincarnations ou ces métamorphoses sont autant d'épreuves ou de miracles, où chaque personnage découvre sa liberté.
Eugène Green est cinéaste, écrivain et dramaturge. Il a réalisé de nombreux films, parmi lesquels : Le Pont des Arts (2004) ; La Sapienza (2014) ou Le Fils de Joseph (2016). Il a publié des romans : La Reconstruction (2008) ; La Bataille de Roncevaux (2009) ; La Communauté universelle (2011) ou L'Enfant de Prague (2017) ; et, chez Desclée de Brouwer, La Rue des canettes (2003), La Parole baroque (2001), Présences. Essai sur la Nature du cinéma (2003) et Shakespeare ou la lumière des ombres (2018).
Chassés des forêts où ils vivaient depuis des siècles, les renards se sont réfugiés à Londres, dans les parcs de la famille royale. Ils ont beau mener une existence modeste et discrète, ils sont traités en criminels et traqués sans répit. Quand le prince consort décide d'organiser une chasse à courre, les renards entrent en résistance. Déterminés à prouver aux humains qu'ils valent mieux qu'eux, ils décident de faire la Révolution.
Hodei vit avec ses parents et son frère Peio dans une ferme du Pays basque. C'est un enfant solitaire, il n'a pas d'amis et il aime surtout s'aventurer dans la nature, ce qui ne plait pas à ses parents.
Ils l'envoient chez sa grand-mère, à qui il expose le problème, et celle-ci songe à une solution. Il doit se rendre chez la Sorcière du bois de Hautsak, qui lui confiera une mission. De fait, la Sorcière lui raconte l'histoire du monstre Herensuge, mi-dragon, mi-serpent, une femelle qui a laissé un oeuf en mourant. A Hodei de veiller sur l'oeuf et la créature qui en sortira.
C'est le début d'une série d'aventures qui conduiront l'enfant par monts et par vaux sur le dos d'un dragon.
En avant-première, découvrez les premiers chapitres des titres de la rentrée littéraire 2015 des éditions Robert Laffont: Littérature française - Jean d'Ormesson, Dieu, les affaires et nous - Sorour Kasmaï, Un jour avant la fin du monde - Jean-François Kervéan, Animarex - Eugène Green, L'inconstance des démons - Julien Suaudeau, Le Français - Jean-Marie Rouart, Ces amis qui enchantent la vie Littérature étrangère - Colm Tóbín, Le Testament de Marie