Ce dictionnaire complet rassemble tous les papes, des plus obscurs aux plus brillants, qui se sont succédé sur le trône de saint Pierre, depuis ce dernier jusqu'à l'avènement de François.
Chaque notice comprend leurs dates de naissance et de mort, les dates de leur pontificat, la présentation des événements majeurs de leur règne. L'ensemble est rédigé avec la plus stricte objectivité historique.
Édition 2013 augmentée et mise à jour
Couverture : Papes © Leemage, sauf François © Picture Alliance / Rue des Archives et Gardes Suisses © Franco Origlia / AFP / Getty Images News
Triste destin que celui du Carolingien Charles III le Simple, troisième fils de Louis II le Bègue ! Il n'a que cinq ans en 884, quand son frère Carloman meurt sans héritier. Les Normands désolent la France, et les Grands du royaume, refusant de laisser régner un enfant, appellent au trône Charles le Gros, roi de Germanie, bientôt déposé. Les vassaux élisent alors à la royauté Eudes, comte de Paris. Quand celui-ci meurt, Charles, âgé de dix-neuf ans, est enfin reconnu roi. Il se manifeste comme un souverain entreprenant, s'empare du royaume de Lotharingie et établit la paix avec les Normands. Ses maladresses provoquent néanmoins une nouvelle opposition des Grands, qui élisent au trône le duc Robert, frère d'Eudes, puis Raoul, duc de Bourgogne. Choisissant de lutter contre ses vassaux, Charles, capturé, meurt misérablement en prison.Ses maladresses provoquent néanmoins une nouvelle opposition des Grands, qui élisent au trône le duc Robert, frère d'Eudes, puis Raoul, duc de Bourgogne. Choisissant de lutter contre ses vassaux, Charles, capturé, meurt misérablement en prison.
Robert Ier, frère du roi Eudes, fut élu, en 922, au trône de France après la fuite et la déposition du Carolingien Charles III. Tué dans une bataille rangée après un an de règne, il fut aussitôt remplacé par son gendre, le duc Raoul de Bourgogne, élu par les Grands du royaume à l'unanimité.
Le choix était parfait. Raoul fut, pendant ses treize ans de règne, un souverain sage et vaillant, qui décima les derniers Normands écumant encore la France, abattit la puissance du seul grand féodal hostile à la monarchie, Herbert de Vermandois, et reçut la soumission des vassaux indépendantistes du Midi. Grâce à cette renommée qui illustra son nom et sa famille, il permit, après la mort des derniers Carolingiens, l'avènement d'Hugues Capet.
Louis fut le dernier roi de français de la dynastie Carolingienne. D'abord gratifié du comté de Gévaudan sous le règne de son père, il contracta un mariage insolite en épousant la veuve du comte défunt qui avait l'âge de sa mère. Elle le quitta presque aussitôt. A l'âge de vingt ans, il hérita soudain du trône de son père, Lothaire, tué dans un accident. Son bref règne fut d'autant plus tumultueux que ce jeune souverain héritait aussi des adversaires paternels dont le plus redoutable était Hugues Capet., chef de l'aristocratie féodale. Il succomba finalement très vite à tant d'adversité, en 987. Et comme il ne laissait pas de progéniture, les grands du royaume élurent au trône, à l'unanimité, le duc des Francs, Hugues Capet.
Sa mort prématurée, à la fin du premier millénaire, marque un grand tournant dans l'histoire de France
Vitrail représantant Louis V(détail), XIXe siècle, basilique de Saint-Denis, France
Pendant presque mille quatre cents ans, des rois se sont succédé de manière quasiment ininterrompue sur le trône de France. Ils étaient issus de trois célèbres dynasties, les Mérovingiens, les Carolingiens et les Capétiens. À travers l'épopée tumultueuse de leurs vies et de leurs règnes, où se révèlent des personnalités diverses et parfois controversées, renaissent avec un grand éclat les heures les plus prestigieuses et les plus exaltantes de notre Histoire. Louis IV (936-954), roi doué d'une belle personnalité, eût pu établir un règne heureux. Exilé en Angleterre (surnommé Outremer) pendant la captivité de son père, il fut rappelé sur le trône en 936, à l'âge de seize ans, et tomba sous la coupe d'Hugues le Grand, «duc des Francs», le père d'Hugues Capet. Le jeune roi voulut s'en délivrer et son règne ne fut plus qu'une âpre lutte contre ce dernier qui, pour finir, s'empara du souverain et le détint jusqu'à ce qu'il eût acquis toutes ses possessions. Le roi sans terre en appela alors à l'Église. Un concile, puis le pape, excommunièrent Hugues qui se réconcilia finalement avec son suzerain. Ce règne douloureux se termina comme un beau roman.
François II, fils d'Henri II, est amené sur le trône en 1559, après la mort violente de son père. Il connaît un règne très court de dix-sept mois, qu'agitent les luttes que se livrent les grandes familles du royaume. Mais sa mère, Catherine de Médicis, une femme d'État exceptionnelle, s'emploie à garder l'équilibre entre leurs rivalités, alors que commencent les sanglantes guerres de religion.
Le premier acte a lieu en février 1560 avec la conjuration d'Amboise, fomentée par les princes de Condé et réprimée par les frères Guise au pouvoir, le duc et le cardinal.
Heureusement, en Flandre et en Italie, les généraux français continuent de tenir Charles Quint en échec. François II fut l'époux de la célèbre reine d'Écosse Marie Stuart, au destin tragique, avec laquelle il fut élevé.
Portrait de François II, détail d'une miniature en émail par Léonard Ier Limosin, 1560, Musée du Louvre © Akg-images / Visioars
En 1108, succédant à son père qui, enferré dans des affaires matrimoniales, préféra ses plaisirs aux devoirs de l'état, Louis VI le Gros prit énergiquement les reines du gouvernement. Il se concilia l'église et, à la tête d'un OST de sept cents chevaliers, réprima de puissants vassaux qui se conduisaient en cruels pilleurs et brigands. Fort de son autorité, il parvint aussi à faire reculer une formidable armée constituée par l'empereur germanique, Henri V, décidé à envahir la France. Surnommé le Batailleur pour ses victoires, il reçut ensuite le sobriquet de Gros du fait de son embonpoint. Cet état ne l'empêcha pas de poursuivre sa mission de justicier jusqu'à la fin de sa vie.
Son règne restaura l'image et le prestige de la royauté en assurant le renouveau de la dynastie capétienne.
Louis VI le Gros, Grandes Chroniques de France, XIVe siècle © AKG-images/British Library
Grand-oncle d'Hugues Capet, roi de France en 888, on peut considérer Eudes comme le véritable fondateur de la dynastie capétienne. C'est à vingt ans qu'il est nommé, sur sa réputation de bravoure, comte de Paris pour défendre cette place forte contre l'envahisseur scandinave. Avec deux cents guerriers francs, il contient puis repousse quarante mille Danois acharnés.
Devant ce succès, l'aristocratie militaire et religieuse décide de l'acclamer comme roi. En quelques années, ce souverain intrépide répond aux attentes et parvient à chasser les Normands. En dix ans de règne, il unifie la noblesse française à une époque d'anarchie.
Louis Ier, surnommé d'abord le Pieux à cause de sa profonde foi chrétienne, puis le Débonnaire, à cause de sa faiblesse, eut un règne mouvementé. Il fut fait roi d'Aquitaine à trois ans, en 781, puis, unique fi ls survivant de Charlemagne, devint empereur d'Occident, de 814 à 840.
Mais, bientôt, son manque d'autorité et l'incohérence de certaines décisions lui aliénèrent la noblesse. Ses trois fils, avides de recueillir leur part d'héritage, le détrônèrent à deux reprises avant de se livrer à une lutte féroce les uns contre les autres. Il est le dernier monarque ayant réuni sous son sceptre la France et l'Allemagne. Ivan Gobry signe ici la première biographie française de ce monarque.
Robert II, fils d'Hugues Capet, roi de France de 996 à 1031, fut un souverain que ses qualités et ses vertus firent béatifier de son vivant par la voix populaire. Il fut surnommé le Pieux à cause de sa grande dévotion, de sa culture théologique, de ses fondations religieuses, et de son attention aux pauvres. Mais sa politique matrimoniale lui valut l'excommunication. En troisièmes noces, il épousa Constance d'Arles, fantasque, intrigante et impopulaire.
La réussite politique de ce règne fut, hélas, ternie par des désastres naturels (inondations, peste, famines, incendies) qui désolèrent, appauvrirent et décimèrent la population du royaume, et qui donnèrent naissance ensuite aux légendes de « la terreur de l'an mil » annonciatrice de la fin du monde.
Ce troisième volume de l'histoire des moines en Occident, couvre la période qui correspond à la durée de la monarchie mérovingienne (du début du VIe siècle à 750). C'est l'époque durant laquelle l'Église convertit, à la foi catholique, avec une rapidité étonnante, les nations germaniques : Francs, Alamans, Frisons, Thuringiens, Bavarois, Saxons, Angles païens, Burgondes, Suèves, Wisigoths et Lombards ariens. Les principaux artisans de cette conquête spirituelle sont les moines, qui suscitent - chez les nouveaux convertis - une abondance de vocations religieuses : le VIIe siècle compte parmi les siècles d'or du monachisme.
En même temps qu'ils gagnent ces peuples à l'Évangile, les moines leur révèlent les richesses littéraires de l'héritage gréco-latin, tout en leur apportant une culture nouvelle (théologie, poésie, musique, arts plastiques), un nouvel essor économique (agriculture, artisanat, organisation urbaine), et des institutions politiques fondées sur le respect de l'homme, fils de Dieu en Jésus-Christ.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Le Phédon est le dialogue charnière de l'oeuvre platonicienne. Avant lui, Platon se montre un fidèle disciple de Socrate. Mais, après la mort du maître, il entame un long périple autour de la Méditerranée, qui s'achève par trois années d'études auprès des pythagoriciens. Sous cette influence, il bâtit son propre système et, de retour à Athènes, il fonde l'Académie ; il rend alors public son enseignement par ce dialogue, étonnant traité de la destinée humaine, qui n'est rien d'autre que le manifeste de la nouvelle philosophie.
En 879, les fils aînés de Louis II, dit le Bègue, Louis III et Carloman montèrent très jeunes sur le trône et régnèrent conjointement. Ils montrèrent toutes les vertus qui les rendaient dignes de la couronne, notamment dans leur lutte contre l'envahisseur viking sur lequel ils remportèrent plusieurs victoires. Mais l'un et l'autre moururent prématurément de façon accidentelle (chute de cheval, accident de chasse), et ils furent momentanément remplacés, en 884, de façon discutable, par leur cousin, l'incapable roi de Germanie, Charles le Gros.
Ce chaos monarchique appela au trône le comte Eudes de Paris, ancêtre de la dynastie capétienne.
Charles VIII, roi de 1483 à 1498, succéda à son père Louis XI à treize ans, et bénéficia pendant sa minorité de la sage et efficace régence de sa soeur aînée Anne de Beaujeu.
Dès qu'il fut en âge de régner, il n'eut plus qu'un objectif : conquérir le royaume de Naples, auquel il se prétendait des droits. Il réalisa brillamment ce projet en six mois. Mais il lui fallut revenir en France, et sa conquête fut perdue, malgré sa légendaire victoire à Fornoue sur une armée six fois plus nombreuse. Il épousa Anne, héritière du duché de Bretagne, mariage qui permit de réunir plus tard ce beau fief au royaume.
Il mourut accidentellement à vingt-sept ans, en se heurtant le front contre un linteau, sans laisser d'héritier direct. Ce fut son cousin Louis XII qui lui succéda sur le trône.
Ce florilège de textes des plus grands mystiques franciscains du XIIIe au XXe siècle, met en lumière la spiritualité développée par saint François d'Assise : un grand attachement à la pauvreté, à l'humilité et au dépouillement. Bientôt suivi par sainte Claire et de nombreux disciples, il s'applique à « observer l'Évangile » au sein du vaste cloître qu'est le monde. « Va, François, et répare mon église en ruine » dit le Christ de l'église Saint-Damien à François tout juste converti. Pour réparer et reconstruire, il faut se renoncer et donner tout son amour à Dieu à travers les pauvres et les oubliés. Cette mystique demeure d'une actualité brulante aujourd'hui. Et l'attirance du pape François pour cette spiritualité, à la base de ses projets de réforme de l'Église, trouve sa raison dans ces écrits des grands mystiques franciscains. Ivan Gobry est né en 1927 près de Troyes. Auteur prolifique, il s'est illustré dans tous les genres littéraires et a vu son oeuvre couronnée cinq fois par l'Académie Française. Il a enseigné à l'université de Reims et à l'Institut catholique de Paris et a écrit de nombreux ouvrages sur l'histoire et le Moyen Âge, des ouvrages philosophiques et religieux, des essais, ainsi que des livres d'aventure pour enfants
Charles II, dit le Chauve, a, en 843, par le traité de Verdun, constitué un nouveau royaume de France. À sa mort, en 877, il le transmet à l'aîné de ses quatre fils, Louis, resté trente ans sous sa férule et étranger aux affaires qu'il doit soudain gérer. Ses deux années de règne se remarquent par une lutte contre la féodalité naissante, qu'il ne parvient pas à abattre. Il réussit cependant à repousser les envahisseurs normands et à établir la paix avec le roi Louis de Saxe, le plus dangereux de ses ennemis germaniques. Il meurt à 33 ans. Nés de deux épouses différentes, trois de ses fils vont lui succéder, dont deux, Louis III et Carloman, vont régner conjointement et être emportés par une mort prématurée.
Duc des Francs de 741 à 751, fils du glorieux Charles Martel, le vainqueur de Poitiers, Pépin le Bref fut élu au trône par les Grands du royaume devant l'incapacité à gouverner des derniers souverains mérovingiens qui menaient le pays à l'anarchie et à la décadence. Il s'y révéla doué de grandes qualités : noblesse des sentiments, art de la stratégie, victoire dans vingt campagnes militaires. En se dévouant totalement à la chose publique, en montrant une autorité qui associa la modération à la domination, il légua à son fils un territoire doté de stabilité politique. À sa mort, Charlemagne put ainsi construire le grand empire européen que l'on connaît.
Frédéric 1er. souverain du Saint Empire romain germanique (1152-1190), surnommé Barberousse à cause de sa pilosité flamboyante, est devenu l'un des grands héros traditionnels de l'Allemagne, peut-être le plus grand. Ce génie politique et militaire réalisa l'unité des princes allemands en établissant sur eux une autorité absolue en un siècle d'émiettement du pouvoir et de luttes féodales. Son épopée dépasse pourtant largement le cadre de l'Allemagne. Ressuscitant la lutte du Sacerdoce et de l'Empire, il travailla obstinément à une soumission de l'Église qui lui eût assuré une hégémonie spirituelle et économique ; il se fait alors le persécuteur acharné des papes et des évêques allemands trop peu courtisans. Il fut le représentant le plus brillant de l'impérialisme germanique, entreprenant de vaincre l'admirable résistance des communes libres de Lombardie et de Vénétie, où il alla jusqu'à raser Milan ; cette prétention, qui ne parvint pas à son but, fut par contre le principal excitant de l'indépendance italienne. Homme de foi cependant, Barberousse décida de porter sa combativité inlassable contre Saladin et les Turcs, qui venaient de reprendre Jérusalem aux chrétiens. Ce fut l'origine de la troisième croisade. Il n'eut pas le temps d'y jouer le rôle glorieux qu'il avait espéré : il se noya, manquant ainsi la suprême occasion de conférer une auréole à son image de héros légendaire.
Pendant presque mille quatre cents ans, des rois se sont succédé de manière quasiment ininterrompue sur le trône de France. Ils étaient issus de trois célèbres dynasties, les Mérovingiens, les Carolingiens et les Capétiens. À travers l'épopée tumultueuse de leurs vies et de leurs règnes, où se révèlent des personnalités diverses et parfois controversées, renaissent avec un grand éclat les heures les plus prestigieuses et les plus exaltantes de notre Histoire. Louis VIII 1223-1226 Louis VIII n'a guère inspiré les historiens. Son court règne s'est en effet déroulé entre ceux de deux géants de la dynastie capétienne, son père, Philippe II Auguste, et son fils, saint Louis. Ce fut pourtant du vivant de son père qu'il accomplit ses premières actions d'éclat : sa victoire sur le roi Jean sans Terre, par laquelle il délivra l'Anjou et le Poitou de l'occupation anglaise, sa conquête de l'Angleterre pour ceindre la couronne que lui offraient les barons de ce royaume. Une fois devenu roi de France, il obtint en quelques mois la soumission des villes du Midi que n'avait pu réduire la longue guerre des Albigeois. À sa mort précoce, il laissa le pouvoir à son épouse, femme d'une personnalité exceptionnelle, Blanche de Castille.
Injustement éclipsé par la renommée de son père saint Louis et par celle de son fils Philippe IV le Bel, Philippe III, qui règna quinze ans, est néanmoins un grand roi. Il demeure avec Philippe Auguste le plus grand rassembleur de terres françaises, ayant annexé de vastes comtés. Il participa à la huitième Croisade. Il se soumit aux règles de la justice, liant des relations courtoises avec la noblesse, le clergé et la bourgeoisie. Son ardeur et sa bravoure lui valurent le surnom de Hardi. Ce sont quinze années d'un règne brillant que relate ce volume fondé sur des sources irréfutables.
Création Studio Flammarion / portrait de Philippe III le Hardi, détail d'une enluminure extraite de l'ouvrage Ordre de la consécration et du couronnementdes rois de France, XIIIe siecle, © Rue des archives/Tal
Louis X, surnommé le Hutin, c'est-à-dire le Querelleur, fut le fils aîné de Philippe IV le Bel. À la fin du gouvernement paternel, il assista au procès des Templiers et à la condamnation de son épouse et de ses deux belles-soeurs, accusées d'adultère sur des preuves très incertaines. Devenu roi, il accepta l'exécution de sa femme afin d'épouser Clémence d'Anjou-Hongrie, qui ne lui donna qu'un fils posthume, mort au berceau.
Ce règne fut occupé par la réaction politique de la féodalité contre la monarchie, récusant l'absolutisme du souverain et sa mise à l'écart au profit de juristes et de conseillers de modeste origine dans la conduite du gouvernement. Louis X rappela les juifs chassés par son père et décida la libération des serfs, à titre onéreux. Ivan Gobry signe ici l'unique biographie de l'un des « rois maudits »...
Philippe VI, roi en 1328, est le père de la nouvelle dynastie française des Valois, qui s'éteignit avec Henri III. En réalité, ce nouveau roi continua la dynastie des Capétiens, puisqu'il était le petit-fils de Philippe III le Hardi.
Plus que dynastique, son importance dans l'histoire nationale vint de ce que son règne inaugura la guerre de Cent Ans. Car ce souverain, plus confiant dans la diplomatie que dans les armes, préféra ne pas combattre l'envahisseur anglais et lui laissa la prise de Calais. Ainsi naquit le germe des hostilités qui ensanglantèrent les règnes de ses successeurs.
La réussite de sa politique permit cependant la réunion du Dauphiné à la France, sous la forme d'un apanage perpétuel accordé au fils aîné du roi.
Le carolingien Charles III le Simple fut déposé en 922 par les Grands du royaume sur l'accusation d'en négliger le gouvernement. Pour le remplacer, ils élurent le chef de l'aristocratie, le duc des Francs Robert, frère cadet d'Eudes, qui avait régné de 888 à 898.
Élection méritée : ce preux avait bouté hors du royaume les envahisseurs normands et participé au traité qui avait accordé à leur dernière tribu l'occupation de l'actuelle Normandie. Son chef Rollon avait accepté le baptême et choisi pour parrain le duc Robert.
Charles le Simple, voulant récupérer son royaume, l'envahit une nouvelle fois avec une armée recrutée en Lotharingie. Il fut repoussé, mais Robert périt dans le combat. Son sacrifice ne fut pas vain : un peu plus tard, Hugues Capet, son petit-fils, fut élu au trône.