"Généreux amis de l'égalité, de la liberté, réunissez-vous pour obtenir de la puissance publique une instruction qui rende la raison populaire" : en créant en 2002 l'université populaire de Caen, Michel Onfray s'inscrit dans la droite ligne de cet idéal des Lumières cher à Condorcet.A la demande toujours croissante de philosophie, il répond par une invitation au dialogue, à l'exploration de savoirs ignorés, à l'édification existentielle à travers le réel matériel, à l'interaction entre la théorie et la pratique et au partage entre amis, dans un but philosophique commun : se faire libre. Plus enthousiaste et percutant que jamais, Michel Onfray explique, défend et revendique ce projet un peu fou, devenu un incroyable succès... populaire.
Parce qu'il ose tenir le cap de l'idéal dans un monde où le vice invite au reniement, Don Quichotte incarne la figure même du héros. Cette passion furieuse pour les idées au détriment de la réalité a pourtant un sens moins chevaleresque et plus philosophique : le personnage de Cervantès est l'homme pour qui « le réel n'a pas eu lieu ». Déclarant la guerre au banal, il veut le merveilleux, le romanesque : des géants plutôt que des moulins à vent, un château plutôt qu'une auberge crasseuse, une belle jeune femme plutôt qu'une vieille servante poilue... Ce chef-d'oeuvre du XVIIe siècle, d'une inaltérable modernité, est le grand roman de la dénégation. Que nous apprend-il sur cette attitude ô combien contemporaine ? Michel Onfray y répond dans le premier tome de sa « Contre-histoire de la littérature ».
Pourquoi Sade qui fut, au dire même de ses hagiographes, coupable de séquestrations, de viols en réunion, de menaces de mort, de traitements inhumains et dégradants, de tortures, de tentatives d'empoisonnement, fut-il porté aux nues par l'intelligentsia française pendant tout le XXe siècle ? De Breton à Bataille, de Barthes à Lacan, de Deleuze à Sollers, tous ont vu en lui un philosophe visionnaire, défenseur des libertés, un féministe victime de tous les régimes? Fidèle à sa méthode, Michel Onfray croise la vie, Louvre et la correspondance de Sade. Romancier, il n'y aurait rien à redire à ses fictions ; mais Sade se réclame de la philosophie matérialiste, mais il laisse une place possible à la liberté, puis fait le choix du mal. Dès lors, cet homme triomphe moins en libérateur du genre humain qu'en dernier féodal royaliste, misogyne, phallocrate, violent.
La vision dominante et institutionnelle de la Révolution française est jacobine, masculine, construite autour de l'icône de Robespierre, chantre de la Terreur. Elle a toujours fait abstraction du rôle et des combats des femmes.
Dans cet essai, Michel Onfray propose une nouvelle lecture de cette période clé de l'histoire de France, réhabilitant celles qui ont fait le pari des Lumières contre celui de la violence.
Les portraits d'Olympe de Gouges, de Charlotte Corday ou de Madame de Staël prouvent non seulement que ces femmes ont compté mais aussi qu'elles avaient une cohérence d'action et de pensée. Révolutionnaires, républicaines, girondines, opposant l'intelligence à l'échafaud, ces oubliées de l'histoire incarnent la force du sexe que l'on dit faible.