«- Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !... - T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre... On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger... Pour des riens, il vous étrangle... C'est pas une vie... - Il y a l'amour, Bardamu ! - Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds.»
451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume.
Dans cette société future où la lecture est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres, dont la détention est interdite.
Le pompier Montag se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement poursuivi par une société qui désavoue son passé.
"Et d'un seul coup, comme une pierre, le noir tomba. Le poste, les lumières du plafond, tout, à la fois, s'éteignit."
Le progrès a transformé le XXle siècle en un temps de nouveautés toutes plus pratiques les unes que les autres. Ça vole dans des véhicules qui atterrissent sur des terrasses, ça se déplace dans les rues en taxis électriques, ça climatise son logement...
Rien d'extravagant, pensez-vous ? Si, tout de même : Ravage est imaginé et écrit en 1943. Et c'est troublant de penser que ces prédictions se sont à peu près réalisées. On espère toutefois que celle qui dérègle l'univers bien organisé du roman nous épargnera : l'électricité fait soudain défaut. Le retour à la terre et à la paysannerie pourrait être la solution...
"Le plus étonnant est que l'on s'étonne si peu de vivre."
Esprit indépendant et original, Edgar Morin garde une appétence intacte pour tes choses de la vie et les objets de la pensée. De l'élégance de l'hirondelle à l'humanisme post-marrane de Montaigne, de la mission de l'intellectuel au combat des femmes iraniennes, rien de ce qui est humain ne lui est étranger.
Dans ce passionnant ensemble de textes personnels, littéraires, historiques et philosophiques, il met à profit son immense savoir, accumulé au cours d'un siècle de vie, pour questionner la complexité du réel et penser l'avenir de notre société humaine.
À 102 ans, la curiosité d'Edgar Morin pour le monde et l'humain reste incomparablement vive et communicative.
C'est une longue nuit d'août, dans une petite station balnéaire du sud de la Norvège. Les neufs narrateurs de ce roman semblent tous à un croisement de leur vie. Kathrine, pasteure, redoute de rentrer chez elle par peur de croiser son mari. Emil a laissé tomber un bébé par terre plus tôt dans la journée et tente de faire bonne figure auprès de ses amis. Arne, quant à lui, peine à contenir son agacement face à sa femme bipolaire. Iselin se cache derrière la caisse du supermarché où elle travaille, honteuse que son ancien professeur lui pose des questions sur ses études interrompues. Solveig, médecin, prend soin d'un ancien camarade de classe rêveur.
Au matin, une immense étoile embrase le ciel et semble se rapprocher dangereusement de la surface de la Terre. D'autres phénomènes étranges surgissent dans la vie des personnages. Quel sens trouver aux forces qui dépassent notre entendement ?
Karll Ove Knausgaard signe avec L'Étoile du matin un inoubliable roman choral à l'atmosphère crépusculaire et mélancolique.
1979, banlieue industrielle de Londres. La jeune Yamaye vit seule avec son père dans une cité-dortoir et travaille de nuit à l'usine. Le week-end, direction la Crypte, le club underground où elle oublie son quotidien morose. Musique dub et reggae dancehall galvanisent les corps. Là, au coeur du temple de la diaspora jamaïcaine et dans les effluves de ganja, on y parle politique et abus policiers.
Un soir, elle danse avec Moose et s'engage dans une histoire d'amour qui lui fait caresser l'espoir de pouvoir s'émanciper de sa condition. Mais un drame scelle le destin de la jeune femme, qui se lance alors dans une quête d'elle-même et de ses origines.
De gang en rave, d'amour en débâcles, de Bristol à la Jamaïque, Fire Rush est un premier roman électrisant à la langue chamarrée et combative.
Josef Roubicek, le narrateur, va nous dire ce que signifie vivre avec une étoile, dans une ville sans nom, entouré d'ennemis qui n'en ont pas davantage, et devenir peu à peu un non-homme, broyé par la haine et l'impitoyable bureaucratie mise à son service. Philip Roth le souligne dans sa préface : Weil partage avec Isaac Babel "la capacité d'écrire sur la barbarie et la douleur avec un laconisme qui semble être en soi le commentaire le plus féroce qu'on puisse faire sur ce que la vie a de pire à offrir..."
Automne 1943, Bendejun, petite bourgade sur les hauteurs de Nice. Jean Costa, couturier prodigieux d'origine juive, se terre dans la ferme familiale de son amant, Aldo Borzone : alors que les autres Costa ont fui Nice dès l'arrivée des troupes allemandes en septembre 1943, Jean est contraint d'attendre le bada, une somme d'argent qui lui est due après la vente de sa maison de couture. Un matin d'octobre, Jean apprend que son débiteur, grand ponte de l'industrie du vêtement à la solde de Vichy, lui propose de le rejoindre pour lui restituer la somme. Jean peut-il lui faire confiance ?
En parallèle de sa réflexion, qui s'étend sur une seule journée d'octobre, se tisse une toile sophistiquée de flash-backs qui nous font voyager à travers l'Europe entre 1890 et 1940 sur les traces de trois familles, dont les racines essaiment entre l'Algérie, l'Italie, la Pologne et le sud de la France et convergent vers Nice. On apprend ainsi à connaître Jean, jeune homme à la personnalité aussi secrète qu'indécise, se laissant porter par les événements, mû par sa seule passion pour la couture et par la foi inébranlable en sa baraka.
À la faveur de ces trajectoires entrecroisées, c'est toute l'histoire de la France de la première moitié du XXe siècle, des grandes migrations et des identités en souffrance. Grâce à un cadre narratif tiré au cordeau et à une langue très pétillante, destins et caractères humains se profilent avec ampleur, jusqu'au dénouement à la puissance tragique.
Steven Smith, condamné pour braquage, vient de terminer une longue peine de prison. Ne sachant ni bien lire ni écrire, il enregistre ses pensées sur un téléphone portable afin de progresser dans sa quête.
Sa quête ? Déchiffrer le code Twyford, inventé par une écrivaine de littérature jeunesse des années quarante, Edith Twyford. C'est un besoin impérieux, presque vital. Pour l'aider, Steven peut compter sur quatre amis avec qui il a partagé à l'époque du collège un événement qui a changé le cours de leur vie.
Rapidement, il devient évident qu'Edith Twyford n'était pas seulement un ' simple ' écrivain. Le code Twyford a un grand pouvoir, et Steven n'est pas le seul à essayer d'en percer les secrets.
Ode au pouvoir des mots et à la littérature, Le Code Twyford est un thriller qui se savoure avec délectation.
Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie. Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil...
Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme.
Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire.
Obtenez votre master en féminisme.
Après des mois de grisaille à se coltiner des "Ça va bien se passer, madame", l'été est le moment idéal pour démonter le sexisme tout en se marrant et en se cultivant à travers un parcours d'exercices cérébraux, de niveau débutant à expert, toutes disciplines confondues.
Vous apprendrez à féminiser les insultes, à remettre à l'honneur les femmes oubliées de l'histoire, à définir la longueur d'une jupe républicaine, à organiser un voyage au Féministan, à dessiner un clito, ou à jouer à "Devine avec qui on n'ira pas dîner !".
Lâchez votre jokari, saisissez-vous d'un crayon et venez déconstruire le sexisme avec nous.
Hollywood Forever Cemetery, 20 août 1981. Un vieil homme hagard et fatigué cherche la tombe de son fils. L'homme est Jules Dassin, grand cinéaste américain qui, un an plus tôt, a enterré ici Joe Dassin, chanteur au succès planétaire emporté par un infarctus à l'âge de 41 ans.
Au crépuscule de sa carrière, terrassé par le chagrin, Jules se raccroche à une idée de documentaire : pour rendre hommage à Joe, il entend commémorer tous les 20 août de sa vie. C'est ainsi qu'on remonte avec lui en 1938, où le tout jeune Jules et sa femme Béatrice attendent leur premier enfant. Au gré des souvenirs se déploie la trajectoire fascinante des Dassin père et fils, descendants de Samuel Dassin, Juif d'Odessa qui a tenté sa chance en Amérique. On passe en revue les débuts de Jules au théâtre yiddish new-yorkais et au cinéma, aux côtés d'Hitchcock, à la RKO puis à la MGM. Dénoncé lors de la chasse aux sorcières maccarthyste pour ses prises de position communistes, Jules est contraint de fuir en Europe avec Béatrice et le petit Joe ; commence alors une existence nomade au gré des déménagements et des tournages.
Un hommage à l'histoire du cinéma et au show business des deux côtés de l'Atlantique, ce roman est avant tout une exploration poignante d'une relation père-fils, tous deux artistes, tous deux farouchement indépendants. Fasciné par son père trop absent, Joe se construit dans son ombre et passe lui-même par une vie tiraillée entre plusieurs continents. Il connaîtra un succès phénoménal, mais aussi la dépression, la mort de son premier-né et l'enfer des addictions. Dans son roman, Alexis Salatko imagine avec justesse et douceur les sentiments d'un père rongé par les regrets.
De cap Canaveral au New Jersey, Sempé relate son aventure américaine dans un album inédit.
"Qu'il soit entendu que je ne donne de leçons à personne. J'essaie de tirer les leçons d'une expérience séculaire et séculière de vie, et je souhaite qu'elles soient utiles à chacun, non seulement pour s'interroger sur sa propre vie, mais aussi pour trouver sa propre Voie."
E.M.
À 100 ans, Edgar Morin demeure préoccupé par les tourments de notre temps. Ce penseur humaniste a été témoin et acteur des errances et espoirs, crises et dérèglements de son siècle. Il nous transmet dans ce livre les enseignements tirés de son expérience centenaire de la complexité humaine.
Leçons d'un siècle de vie est une invitation à la lucidité et à la vigilance.
Après avoir exploré dans Fun Home et C'est toi ma maman ? les figures complexes de son père et de sa mère, c'est à la recherche d'elle même qu'Alison part avec ce nouvel ouvrage. Et où mieux se trouver que dans cette passion pour les sports violents, ineptes ou dangereux qui la pousse depuis l'enfance vers les derniers modèles de sneakers, tatamis, skis de fond, moutain bikes et autres instruments de torture ? Mais plus Alison se cultive physiquement, plus sa psyché semble lui faire obstacle. C'est donc du côté des philosophies orientales et des poètes romantiques et transcendantalistes des siècles passés, de Coleridge à Jack Kerouac, que notre exploratrice traque l'illumination. En artiste virtuose et athlète qui-ne-rajeunit-pas, elle parvient à la conclusion que le secret de la force surhumaine ne réside pas dans la vie au grand air et les abdos en plaquette de chocolat, mais plutôt dans le fait d'accepter sa dépendance aux autres, cruciale à la survie mentale. Comme dans toute son oeuvre, humour, culture, introspection et profondeur de vue entrent en fusion pour faire de ce Secret de la force surhumaine une pierre de plus dans le jardin zen d'Alison Bechdel et une nouvelle pépite du roman graphique.
C'est d'une odyssée qu'il s'agit, d'un long voyage plein de périls, de monstres et de merveilles, mais à l'inverse de celui d'Ulysse, un voyage sans retour. C'est l'odyssée de Kikofu Menzelé, qui manque perdre la vie à douze ans au coeur des ténèbres d'une mine de coltran du Kivu, au Congo. Percevant en lui un esprit guerrier, Wamba, le chef de la milice, l'enrôle comme enfant soldat. Ce n'est que le début d'un incroyable périple qui va mener Kikofu et Joseph, son sauveur, à travers sept étapes et autant de rencontres, vers la mythique et imprenable Europe, qui ne pourra être pénétrée qu'au prix de ce parcours initiatique. Forêt, savane, désert, côte libyenne, Méditerranée, l'épouvantable chemin des migrants d'aujourd'hui, mais balayé du souffle picaresque de Don Quichotte, porté par les visions hallucinées du grand Altarriba, traduit en images somptueuses par Sergio Garcia que ses contributions récentes au New Yorker ont hissé au rang d'artiste international.
Altarriba et Garcia nous font traverser une Afrique à la fois parfaitement moderne - déchirée par la violence de ses conflits intérieurs, par les nécessités et les illusions de l'exil - et d'une beauté immémoriale. Loin des éternels récits de migrants minés par la culpabilité postcoloniale, voici l'histoire libre, sans fard mais pas sans grandeur d'une particule élémentaire lancée à la conquête de sa dignité d'homme.
Il y a plusieurs milliers d'années, la Terre a envoyé de nombreuses équipes dans l'espace en vue de terraformer de nouveaux mondes et de donner un futur à l'humanité.
Arrivés à proximité d'une de ces planètes, les scientifiques à bord du vaisseau de terraformation baptisé l'Égéen découvrent, contre toute attente, qu'elle abrite déjà une forme de vie. Vont-ils surseoir à l'exécution de leur mission ou, envers et contre tout, rendre la planète habitable pour l'homme alors que la Terre n'a plus donné signe de vie depuis bien longtemps ?
L'un d'entre eux, Disra Senkovi, est convaincu que des poulpes qu'il a élevés à la conscience pourront les aider à accomplir leur tâche au mieux. Et peu importent les conséquences.
D'une inventivité rare et déployant tous ses talents de conteur, Adrian Tchaikovsky parvient à donner une suite brillante à Dans la toile du temps (prix Arthur C. Clarke 2016).
En feuilletant les pages de ce nouvel album, nous sommes comme chaque fois incroyablement touchés par la délicatesse du trait, la subtilité et la mélancolie de l'esprit de Sempé. Se dégage aussi des dessins une forme d'élégance morale, discrète et toujours amusée.
La plume de Sempé traduit sa vision tendrement ironique de nos travers et des travers du monde. Dans ce livre, on retrouve le meilleur de l'humour fin, subtil et allusif, allié à un formidable sens du dérisoire, qui caractérise toute l'oeuvre de Sempé.
À la fin du XIXe siècle, le professeur Adler Beck étudie les glaciers et les changements climatiques liés à l'éruption des volcans, aux courants marins et aux cycles solaires. Après des années de recherche, il arrive à la conclusion que la planète subira un refroidissement majeur dans le courant du XXIe siècle.
Pourtant, en 2050, le climat ne cesse de se réchauffer et la montée des eaux semble inéluctable. C'est en tout cas ce que constate au quotidien Chad Ramsey, qui vient d'être évincé de son poste de profileur pour la police. Juste avant son licenciement, on lui a implanté dans le crâne un moyen de communication révolutionnaire. Il va s'en servir pour aider son jumeau, Gregory, qui cherche à en savoir plus sur un grand-oncle qui aurait fait de la prison il y a bien longtemps.
Cet ancêtre serait-il Adolf Beck, le frère jumeau d'Adler, qui aurait connu un certain succès sur les scènes d'opéra d'Amérique du Sud ? À moins qu'il ne s'agisse d'un dénommé John Smith, condamné à cinq ans de travaux forcés pour escroquerie en 1877 ? La vérité pourrait bien remettre en question les certitudes de Chad.
Usurpation d'identité, gémellité, dérèglement climatique et réalité déformée... Avec le brio qu'on lui connaît, Christopher Priest tire parti de ses thèmes de prédilection pour se jouer de nos perceptions et de nos préjugés. Il hisse ainsi Rendez-vous demain au niveau de ses meilleures oeuvres, en particulier Le Prestige.
"Quand on est vivant, on occupe les places que les morts ont laissées. C'est la règle."
Agonie est sorcière. Félicité, passeuse de fantômes. Le silence dure depuis trente ans entre ces deux filles de berger, jusqu'au jour où la mort brutale de leur mère les réunit malgré elles.
Pour recueillir ses derniers mots, elles doivent retrouver son spectre, retracer ensemble le passé de cette femme qui a aimé l'une et rejeté l'autre. Mais le fantôme de leur mère reste introuvable, et les témoins de sa vie, morts ou vivants, en dessinent un portrait étrange, voire contradictoire.
Que voulait-elle révéler avant de mourir ? Qui était vraiment cette femme fragmentée, multiple ?
Leur quête de vérité emmènera les soeurs des ruelles de Nice au désert d'Almería, de la vallée des Merveilles aux villages abandonnés de Provence, et dans les profondeurs des silences familiaux.
Entrez dans le salon de thé. Prenez une tasse chaude à l'abri de la pluie. Écoutez leur histoire.
"Une synthèse de ce qui se fait de mieux en littérature. Un texte absolument parfait." Skånska Dagbladet
"J'ai vu un loup" : c'est ce que se répète en boucle Ulf, garde-chasse à la retraite, depuis que tapi dans une caravane niché en pleine forêt suédoise, il a plongé son regard dans les yeux d'un majestueux spécimen. Lui, le chasseur le plus redouté du village, s'est trouvé remué jusqu'au plus profond de son âme par cette rencontre furtive.
Mais les membres de la communauté n'ont qu'une idée en tête : tuer tous les loups des environs afin de protéger leurs troupeaux. Ulf ne se sent plus à sa place parmi ses voisins dont la violence des traditions, désormais, le heurte. Il perd son rôle de chef de meute, et devient la cible de ses anciens frères d'armes. La situation se tend encore après la découverte d'un homme se vidant de son sang dans une cabane.
À la fois nature writing, roman à suspense et portrait intime de la vieillesse, La Course du loup est un texte d'une rare virtuosité.
À la tête de la firme Pathé-Natan, Bernard Natan règne sur le cinéma français des années 1930. Victime d'une campagne de presse, il est lynché, lâché, emprisonné et déporté en 1942.
Qui était Bernard Natan ? Un capitaine d'industrie, un visionnaire, un fou de cinéma. En 1929, il succède à Charles Pathé à la tête de la firme qu'il fait prospérer. Moderniser, produire, distribuer, rien ne lui résiste. Bernard Natan est de toutes les révolutions du septième art : le parlant, la couleur, les premiers dessins animés de Walt Disney...
Mais dans la France des années 1930, l'extrême droite se déchaîne contre ce Juif roumain né Nahum Tanenzaph. Sous l'Occupation, l'ancien combattant de la Grande Guerre est la cible de la presse collaborationniste. Emprisonné pour une affaire financière, il est déchu de sa nationalité par Vichy à la suite d'un procès fantoche, déporté et assassiné à Auschwitz.
Bernard Natan, un des pionniers du septième art, a été effacé. En puisant dans des archives inédites, Dominique Missika combat la « légende noire » qui entache la mémoire de ce grand producteur. Elle en tire un récit poignant qui remet son nom à sa juste place au générique de l'histoire.
UN GÉANT OUBLIÉ DU CINÉMA FRANÇAIS ENFIN RÉHABILITÉ.
La loi très restrictive de Floride interdit à tout individu condamné pour délit sexuel de vivre à moins de 1 000 pieds d'un endroit où étudient ou jouent des enfants. C'est ce qui fait de Contrition Village un terrible ghetto de pédocriminels, violeurs et harceleurs. Et, forcément, quand une mort bizarre par immolation frappe l'un de ses résidents, l'enquête ne peut prendre qu'un tour de plus en plus noir à mesure qu'elle s'enfonce dans les ténèbres d'une Amérique hantée par le péché.
Grand Prix de la critique ACBD 2020.
"Chaque homme dans sa vie assiste à la fin d'un monde."