Pira a six ans et demi et découvre le monde. Au Mexique, en 1946, il grandit entouré de l'amour de sa mère, américaine et violoniste, de son beau-père, allemand, communiste et écrivain, de la domestique indo-mexicaine et, à distance, de son père, le célèbre romancier américain James Agee.
La petite famille se mêle aux réfugiés venus d'Europe qui ont fui les régimes fascistes et se rapprochent des militants de gauche mexicains autour de Frida Kahlo.
Mais il y a parfois des surprises : l'irruption de la violence, de l'injustice, du racisme... Pira veut comprendre. Il interroge inlassablement les adultes : pourquoi ? ça veut dire quoi ? ça va durer ou pas ? Jusqu'au jour où il sent que des menaces pèsent sur son petit paradis...
Dans ce roman, largement autobiographique, on reste à hauteur d'enfant, sans commentaire d'adultes. Paul Auster l'a qualifié "d'une des plus pénétrantes explorations du monde de l'enfance... Une extraordinaire réussite littéraire."
Octobre 1943. Les Allemands occupent Rome. Italo, Cosimo, Vanda et Riccardo ont dix ans. Le soir, ils bravent le couvre-feu pour aller jouer dans une grande cour d'immeuble. Mais un soir, Riccardo ne vient pas. Ni le lendemain, ni le surlendemain. Italo, Cosimo et Vanda se renseignent. Mais ils comprennent tout de travers. Riccardo a été mis dans un train par les Allemands, direction le nord, vers un camp. Pourquoi ?
Nous savons, nous, que le ghetto de Rome a été raflé le 16 octobre 1943 et tous ses habitants, dont plus de cinquante enfants, ont été envoyés dans les camps de la mort. Mais nos petits mousquetaires - ils étaient quatre et ne sont désormais plus que trois - ne peuvent même pas imaginer cette réalité-là. Non, il y a erreur, il faut faire libérer Riccardo. C'est un devoir, une mission.
Alors ils partent, à pied, en suivant les rails de chemin de fer en direction du nord, à la recherche d'un camp - de vacances ? d'entraînement ? qui ne doit pas être bien loin. Mais très vite, sans rien à manger et dans le froid de l'automne, qui augmente surtout la nuit, l'équipée risque de très mal tourner. Évidemment, des membres de leurs familles, affolés, se sont lancés à leur poursuite. Jusqu'où iront-ils ?
Fabio Bartolomei est très connu en Italie comme scénariste et romancier. C'est la première fois qu'il est traduit en français. Le film tiré de La dernière fois que nous avons été des enfants sortira courant 2023.
Anjali a dix ans quand on la marie à un homme qu'elle n'a jamais vu. Et à peine seize quand elle se retrouve veuve et condamnée à être brûlée vive pendant la crémation de son époux.
Ainsi l'exigent les cruelles coutumes encore en vigueur en Inde à l'orée des années 1920.
Si Anjali réussit à échapper aux flammes, c'est pour trouver refuge - du moins le croit-elle - auprès d'une femme qui se révèle être une dangereuse entremetteuse et va tenter de monnayer sa beauté adolescente auprès d'un potentat riche et pervers.
Dans un pays encore sous contrôle britannique, mais qui connaît déjà de violents soubresauts indépendantistes, quel peut être le destin d'une femme belle et rebelle en quête de liberté ?
1939. Le gouvernement anglais a décidé l'évacuation massive des enfants de Londres, avant que commencent les terribles bombardements allemands auxquels on s'attend. Fritha, douze ans à peine, fait partie des évacués. Du jour au lendemain, elle se retrouve dans un environnement inconnu, chez des fermiers qui n'ont rien à envier aux Thénardiers et vont la traiter au moins aussi mal que Cosette...
Mais il y aura la découverte, pour la petite citadine, de la nature, des animaux, des vols splendides d'oies sauvages - et, un jour, de Philip, malmené lui aussi par la vie et dont l'amitié va l'aider à survivre.
Elle se tenait devant nous sans notes, ni livres, ni trac. Elle laissa son regard errer, sourit, immobile, et commença : "Vous aurez remarqué que le titre de ce cours est "Culture et Civilisation". Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous bombarder de graphiques et de diagrammes. Je ne vais pas vous gaver de faits comme on gave une oie de maïs... Je m'adresserai aux adultes que vous êtes sans nul doute. La meilleure forme d'éducation, comme les Grecs le savaient, est collaborative. Nous pratiquerons donc le dialogue... Mon nom est Elizabeth Finch. Merci."
Et Neil, le narrateur de ce roman d'amour pas du tout comme les autres, la trentaine, comédien sans beaucoup de succès, s'éprend aussitôt de cette enseignante largement cinquantenaire en "sachant obscurément que pour la première fois sans doute, (il était) arrivé au bon endroit".
Mais qui est vraiment Elizabeth Finch ? Mystérieuse, indéchiffrable, on ne sait rien de sa vie. Que découvrira Neil, toujours amoureux, vingt ans plus tard, quand il héritera de ses papiers personnels ? Pourquoi en revenait-elle sans cesse au personnage de Julien l'Apostat, l'empereur romain qui n'alla jamais à Rome et qui, s'il n'était pas mort à trente et un ans, aurait peut-être modifié le cours de l'Histoire en renonçant au christianisme pour retourner aux dieux païens d'autrefois ?
Oui, qui était réellement Elizabeth Finch ? Et Julian Barnes nous donnera-t-il des réponses dans ce roman autour d'un amour si étrange et si romanesque ?
Willa Chen est une jeune femme solitaire et introvertie, de père chinois et de mère américaine. Après ses études, elle va travailler pour les Adrien, une famille riche vivant dans un immense loft à New York.
Pendant des mois, elle est la nounou de Bijou, leur fille unique âgée de dix ans. Bijou fait de la danse, du violon, apprend le mandarin, se passionne pour la gastronomie.
Willa doit l'accompagner d'une activité à l'autre, lui préparer des repas bio, prévoir des visites au musée.
C'est une vie totalement différente de la sienne dans laquelle elle se glisse peu à peu. C'est ainsi que Willa se trouve confrontée au fossé qui existe entre les classes sociales aux États-Unis et à la réalité d'un racisme aussi feutré que sournois.
Le concierge m'a désigné l'affiche du bout de sa cigarette.
Il était écrit : "Nous cherchons un vendeur de sapins. Vous êtes : consciencieux, responsable. Vous aimez être au grand air." Elle était collée à un lampadaire et elle avait, en bas, des bouts de papier prédécoupés avec un numéro de téléphone. J'ai dit :
"J'crois pas qu'on puisse décrocher un travail quand on a dix ans.
- Non. Mais montre ça à ton père."
C'est bientôt Noël. Ronya, dix ans, et Melissa, seize ans, vivent avec leur père, qui les élève seul - un être plein de charme et de poésie qui adore ses filles, ses ' étoiles ', mais aime encore plus l'alcool et la fête. Après une très brève expérience en tant que marchand de sapins, il retourne à ses démons et elles doivent se débrouiller sans lui. Melissa reprend l'emploi qu'il vient de laisser tomber et qui n'a rien de la magie de Noël, dans le froid et la neige toute la journée. Ronya la rejoint pour vendre des guirlandes. Avec le risque que les redoutés services sociaux s'en mêlent...
On pense, certes, à La petite marchande d'allumettes, mais cette histoire douloureuse est vue ici à travers le regard plein d'espoir et d'optimisme d'une enfant.
Londres, terminal 2 de l'aéroport d'Heathrow.
Le vol est dans une heure. Il lève les yeux vers le panneau d'affichage pour repérer son comptoir d'enregistrement...
Arrivé devant, il tend son passeport bordeaux à l'employée, ce passeport tant espéré, bénédiction, prière, qui peut sauver une vie, la créer, mais aussi l'ôter... Sans lequel il n'a aucun véritable foyer.
Rongé par une longue dépression, Michael a décidé de tout quitter : sa prometteuse carrière d'enseignant, sa petite amie "intermittente", ses copains fidèles. À Londres où il a pourtant grandi, il ne se sent pas chez lui. Réfugié du Congo encore enfant, il n'a trouvé sa vraie place nulle part.
Alors il s'envole, vers San Francisco, une ville choisie au hasard, où il ne connaît personne. Il a en poche toutes ses économies - 9 021 livres - et a résolu de se suicider quand il les aura dépensées. Mais s'il existait un nouveau commencement au-delà de l'ultime solitude, une forme d'espoir au bout du bout du désespoir ?
Cela faisait des mois qu'Elena savait. Ettore s'était laissé pousser la barbe, portait des chemises aux couleurs criardes, avait changé d'eau de toilette, ne la touchait plus... Le doute avait fait place à la certitude et elle s'était retrouvée au fond du puits où sombrent les femmes... Elle n'avait jamais pensé que son tour viendrait.
Alors Elena s'en va. Laissant derrière elle, à Rome où elle vit, mari et enfants adolescents, elle part se réfugier dans la maison de campagne de son enfance, en Ombrie, pour réfléchir, faire le point sur sa vie.
Mais si son coeur se brise, voilà qu'en même temps les éléments se déchaînent. Sur villes et campagnes brûlées par le soleil vont s'abattre des trombes de pluie. Les fleuves débordent, les routes sont coupées, des maisons emportées. Aux lourdes conséquences du réchauffement climatique semble faire lointainement écho le délitement d'un couple. Comment, quand le temps sera venu, affronter et sans doute réinventer un avenir ?
Dans mon quartier habite une personne surnommée "la femme à la jupe violette". On l'appelle ainsi car elle porte toujours une jupe de couleur violette... Régulièrement, à quinze heures, elle se rend à la boulangerie pour y acheter une brioche à la crème, puis traverse la galerie marchande pour rejoindre le parc tout proche. Là, elle va s'asseoir sur le banc le plus au fond, toujours le même, et déguste sa brioche en utilisant sa main comme soucoupe... Elle ne change absolument rien à sa routine.
Qui est donc cette mystérieuse femme qui ne s'adresse jamais à personne et obéit à un rituel immuable ? C'est ce qui semble obséder celle qui l'observe constamment à la dérobée, la suit partout dans ses allées et venues, toujours de loin, sans chercher à lui parler, une femme au "cardigan jaune" cette fois ? Qui sont-elles ? Comme la première paraît ne pas avoir de travail, la seconde dépose sur son banc attitré des petites annonces intéressantes, puis va jusqu'à la porte de son appartement laisser des échantillons de produits de beauté pour qu'elle soigne mieux son apparence. Pourquoi tant d'attentions portées à une inconnue ?
Mais est-ce vraiment une inconnue ? Et va-t-il falloir que se produise un drame pour que - peut-être - le voile se déchire enfin ?
À l'heure du déjeuner, en voyant la queue devant le mess des officiers, le lieutenant Kurt Neumann décida d'aller fumer une cigarette et d'attendre un peu. Il était sur le point d'en allumer une quand il vit quelque chose et s'immobilisa, la flamme de son briquet agitée par la brise. Une jeune fille pâle et très mince, aux cheveux blonds doré relevés en chignon, venait d'apparaître entre deux bâtiments administratifs, l'air un peu perdue. Ce qui le frappa le plus, ce furent ses yeux. Ils étaient immenses, couleur de la mer à Rozel Bay, avec le regard effrayé d'un petit animal et aussi une lueur de défi.
Pour lui, c'est aussitôt le coup de foudre. Pour elle, ce sera un peu plus long. Mais il s'agit d'un amour impossible, interdit. Kurt est officier de la Wehrmacht et appartient aux troupes qui occupent les îles anglo-normandes depuis juin 1940. Et Hedy Bercu, réfugiée venue d'Autriche en 1938 pour fuir l'Anschluss, est juive.
D'abord discrète, leur liaison va devenir ultra-secrète quand Hedy, pour échapper à la déportation, doit littéralement disparaître. Elle vivra cachée jusqu'à la fin de la guerre chez Dorothéa Le Brocq, une habitante de Jersey - qui risquait sa vie en l'hébergeant - et sans jamais sortir, avec pour seules et rares visites celles de son amoureux, sur qui la police secrète a de plus en plus de soupçons...
Cette histoire est authentique. Et Dorothea Le Brocq a été honorée bien plus tard au titre de Juste parmi les Nations.
Le jour baisse déjà lorsqu'ils franchissent un mur de pierres sèches pour se frayer un chemin en direction d'une petite baie. 'Ferme les yeux, Martha, et attends que je te dise de les rouvrir.' Puis au détour d'un rivage, il dit : 'Maintenant.' Devant eux, le ciel est en feu, rouge sang et or. Peu à peu il s'assombrit, devenant violet, puis noir, avant que la grande boule de feu ne tombe dans la mer.
C'est sur la côte ouest de l'Irlande, au sein d'une nature sauvage, âpre et magnifique à la fois, que Martha, qui vit et enseigne à Londres, est venue faire le point sur sa vie. Son mari, irlandais, brutalement décédé, possédait là-bas un cottage, dans son village natal, face à l'océan et aux inquiétantes îles Skellig. Il y allait souvent - seul? - et elle plus rarement.
Il y a la pluie, les embruns, les feux de tourbe, d'incroyables couchers de soleil, les pubs enfumés où tout le monde chante de vieilles balades. Et des rencontres, souvent inattendues...
Après plus de vingt ans passés aux États-Unis, Shoba rentre en Inde avec sa famille. Dans les rues de Bangalore, hommes d'affaires côtoient vendeurs à la sauvette, mendiants, travestis et... vaches! Shoba se lie bientôt d'amitié avec Sarala, sa voisine laitière dont les vaches vagabondent dans les champs.
Mais lorsque Sarala propose à Shoba de participer à l'achat d'une nouvelle bête commence une drôle d'épopée! Acheter une vache en Inde n'est pas une mince affaire... Il y a des règles strictes et d'innombrables traditions à respecter. Et comment choisir parmi les quarante races indigènes de bovins - sans compter les hybrides! De foires aux bestiaux en marchandages sans fin, Shoba redécouvre l'omniprésence de l'animal dans la vie indienne : on boit son lait, mais on utilise aussi sa bouse pour purifier les maisons, son urine pour fabriquer des médicaments...
Dans une succession de scènes cocasses et émouvantes où les vaches ont le premier rôle, Shoba Narayan évoque aussi les mantras, Bollywood, la médecine ayurvédique, le système de castes, et dresse ainsi un portrait contrasté de l'Inde d'aujourd'hui.
Le sourire de Jean s'ouvrait grand comme les bras d'un ami chaleureux, c'était une belle maison à la porte ouverte qui vous invitait à entrer et vous enjoignait de rester longtemps. C'était le printemps après un long hiver...
À la naissance, en voyant ses grandes mains, Papa avait dit :
' Peut-être qu'il sera gardien de but, plus tard. ' À quoi Mami avait répliqué : ' Ou peut-être simplement qu'il saura s'accrocher. Il en aura besoin. '
Et effectivement, le petit Jean va en avoir besoin.
Réfugié du Congo avec ses parents, il va devoir affronter très tôt une vie difficile à Londres. Alors qu'à Kinshasa son père allait devenir médecin et sa mère institutrice, ils sont désormais l'un vigile le jour et homme de ménage le soir, assistante de cantine scolaire pour l'autre.
Dans le très petit appartement, on héberge aussi à l'occasion d'autres réfugiés congolais - solidarité oblige - même si l'argent manque toujours.
Et Jean s'accroche : il faut à tout prix réussir à l'école. Heureusement, il y a aussi les copains et les parties de foot... Mais au-dessus de cette turbulente et si attachante tribu, où personne n'a de papiers en règle, plane la menace de l'expulsion - décrétée comme le dit amèrement ' Papa ', ' par des gens que nous ne connaissons pas et qui ne nous connaissent pas...
Un premier amour détermine une vie pour toujours : c'est ce que j'ai découvert au fil des ans. Il n'occupe pas forcément un rang supérieur à celui des amours ultérieures, mais elles seront toujours affectées par son existence. Il peut servir de modèle, ou de contre-exemple. Il peut éclipser les amours ultérieures ; d'un autre côté, il peut les rendre plus faciles, meilleures. Mais parfois aussi, un premier amour cautérise le coeur, et tout ce qu'on pourra trouver ensuite, c'est une large cicatrice.
Paul a dix-neuf ans et s'ennuie un peu cet été-là, le dernier avant son départ à l'université. Au club de tennis local, il rencontre Susan - quarante-huit ans, mariée, deux grandes filles - avec qui il va disputer des parties en double. Susan est belle, charmante, chaleureuse. Il n'en faut pas davantage pour les rapprocher... La passion ? Non, l'amour, le vrai, total et absolu, que les amants vivront d'abord en cachette. Puis ils partent habiter à Londres : Susan a un peu d'argent, Paul doit continuer ses études de droit. Le bonheur? Oui. Enfin presque car, peu à peu, Paul va découvrir que Susan a un problème, qu'elle a soigneusement dissimulé jusque-là : elle est alcoolique. Il l'aime, il ne veut pas la laisser seule avec ses démons. Il va tout tenter pour la sauver et combattre avec elle ce fléau. En vain...
Mais lui, alors ? Sa jeunesse, les années qui passent et qui auraient dû être joyeuses, insouciantes? Il a trente ans, puis trente et un, puis trente-deux. Vaut-il mieux avoir aimé et perdre ou ne jamais avoir aimé ?
On pourrait commencer, prosaïquement, par ce qui peut être décrit comme une robe de chambre. Rouge - ou plus exactement écarlate - et allant du cou jusqu'à la cheville, laissant voir des ruchés blancs aux poignets et à la gorge... Est-ce injuste de commencer par ce vêtement, plutôt que par l'homme qui le porte? Mais c'est ainsi représenté et ainsi vêtu que nous nous souvenons de lui aujourd'hui. Qu'en eût-il pensé? En aurait-il été rassuré, amusé, un peu offusqué?
'L'homme en rouge', peint par John Sargent en 1881, s'appelait Samuel Pozzi. Né à Bergerac en 1847, il allait vite devenir à Paris LE médecin à la mode, particulièrement apprécié des dames de la bonne société en tant que chirurgien et gynécologue. Beaucoup d'entre elles, dont Sarah Bernhardt, étaient aussi ses maîtresses et le surnommaient 'L'Amour médecin'.
À travers sa vie privée, pas toujours heureuse, et sa vie professionnelle, exceptionnellement brillante, c'est une vision en coupe de la Belle Époque qu'on va découvrir sous le regard acéré de Julian Barnes. Il y a d'une part l'image classique de paix et de plaisirs et, de l'autre, les aspects sombres d'une période minée par l'instabilité politique, les crimes et les scandales.
Un grand récit.
Elle se dirige d'un pas lent mais résolu vers l'océan Pacifique. Elle n'a ni canne à pêche, ni planche de surf et elle ne porte pas de combinaison.
Dans l'une des maisons qui bordent la plage, un homme âgé se lève et regarde par la fenêtre, comme chaque matin, très tôt. Il remarque alors cette jeune femme seule, en vêtements de ville, qui avance avec détermination vers les rouleaux. Il y a quelque chose qui cloche... Alors il décroche le téléphone et appelle la police.
Après le drame qui, quelques années plus tôt, avait fait éclater sa famille, Karina a désespérément cherché un ancrage. Indienne par sa mère, américaine par son père, elle ne se sentait plus à sa place nulle part. Jusqu'au jour de sa rencontre avec Micah, si solide, si rassurant, à la tête du ' Sanctuaire ', une petite communauté hippie si chaleureuse.
Et Karina n'a pas compris les techniques aussitôt utilisées sur elle et bien connues dans le monde des sectes : les gestes d'amour, puis peu à peu d'isolation sociale, le fait de la démolir pour ensuite la remettre sur pied...
Une fois que le piège s'est refermé sur elle, peut-elle espérer en sortir ?
Quand arriva le printemps, Adriana retrouva une ancienne mélancolie, de vagues désirs, des plaisirs incertains. Ses yeux s'embuaient sans motif apparent, ses paupières s'alourdissaient d'une mystérieuse torpeur, ses seins frissonnaient sous le tissu de ses robes. Elle attendait, sans savoir quoi.
À quinze ans, Adriana attend l'amour, bien sûr.
Ravissante adolescente, élevée au coeur de la bourgeoisie roumaine des années 1920, elle découvre ses premiers émois, d'abord pour un beau cousin, puis pour un jeune étudiant.
Mais à part un flirt de plus en plus poussé, rien n'est permis. Jusqu'au jour où la passion risque de tout emporter...
Les hirondelles sont là. Elles sont de retour. Tu observes les nuages et au bout d'un moment, tu te rends compte que quelque chose est différent. Elles sont revenues...
Eux aussi, ils volent depuis le petit matin, minuscules croix aux scintillements argentés. Les escadrilles sont de tailles différentes, en voici une immense. Le fermier, qui regarde le ciel à la jumelle compte à mi-voix. ' Des Américains, dit-il, je crois que c'est des Américains. '
Printemps 1945, les dernières semaines de la guerre. Dans cette ferme autrichienne isolée, le temps est comme suspendu. La vie quotidienne est scandée par le passage des avions alliés venus de l'ouest qui vont pilonner les routes, les usines et les villes. On sait aussi que de l'est arrivent les Russes. On ne peut qu'attendre, pris en tenaille...
Surgissent un soir six soldats allemands qui exigent de bien manger, de la viande surtout. ' Non, dit le fermier terrorisé. On est vendredi Saint, je ne peux tuer une bête, ni cuisiner... '
Mais sous la menace - il a sa famille, dont cinq filles, à protéger - il va devoir s'exécuter. Et voilà ce qui aurait pu se passer ensuite, nous dit l'auteur, mais ce n'est pas ce qui est vraiment arrivé...
Il faisait froid et humide dans la chapelle de Christ Church College et le Diable frissonnait discrètement sur son banc, caché derrière une grosse colonne romane. Dans les ombres pourpres de son long manteau, il avait l'air d'un bon vieux chanoine, un feutre noir rabattu sur ses cornes. On l'avait chargé depuis l'Enfer d'aller éveiller à Oxford l'intérêt des jeunes aux forces du Mal. Un vent froid balaya la nef à la fin du service et ses dents claquèrent...
Parmi les fidèles, le Diable entend alors un étudiant asiatique parler de sa ville natale, Kandy, où 'il fait vingt-sept degrés à l'ombre, toute l'année...' Au Sri Lanka donc, pays par ailleurs réputé pour sa pratique de la magie noire...
Il décide aussitôt d'y suivre le jeune Sonny, qui rentre chez lui pour présenter à sa famille la ravissante italo-américaine dont il est épris. Ce dernier, entre son insupportable mère qui avait d'autres projets pour lui, une ex-amoureuse bien décidée à le reprendre dans ses filets, son impétueuse épouse et les interventions du Diable, résolu à pourrir la vie de tout le monde, va avoir fort à faire - au milieu de problèmes bien réels et d'autres qui le sont nettement moins...
Candace Chen est une jeune Américaine d'origine chinoise discrète et introvertie. Elle habite à Manhattan dans un petit appartement et travaille pour Spectra, une entreprise d'édition qui fabrique des Bibles.
Elle vit comme une vraie New-Yorkaise, dépensant le peu d'argent qui ne passe pas dans son loyer pour s'acheter des vêtements Uniqlo, des crèmes hydratantes Clinique ou boire des cafés chez Starbucks...
Bientôt la fièvre de Shen, une épidémie venue de Chine, se répand à New York, puis dans tout le territoire américain. Cette maladie inconnue oblige les gens à répéter mécaniquement et à l'infini les gestes de leur quotidien - mettre la table, prendre un repas, essayer des vêtements... Devenus des zombies, ils meurent d'épuisement.
Restée seule dans les bureaux désertés de Spectra, Candace voit New York se vider de ses habitants et se figer autour d'elle. Des palmiers se mettent à pousser sur Times Square déserté...
Saisissant de réalisme, ce roman réinvente le genre post-apocalyptique et questionne notre rapport au travail et la solitude du monde contemporain.
Je sortis de mon sac noir des tirages des photographies qui m'avaient valu l'exclusion du lycée. Tante Suzie les regarda : 'C'est qui?
- Malka Portman. La soeur d'un camarade de classe. Elle est belle, non? J'ai eu l'idée de la faire entrer en cachette à l'étage des garçons et je l'ai amenée dans les toilettes. Ce sont mes meilleures photos jusqu'à maintenant. Les garçons de la Yeshiva High School terminaient souvent le lycée sans avoir jamais regardé une fille dans les yeux. Moi, j'avais photographié les yeux de Malka Portman...'
Ezra, quinze ans, qui grandit dans une famille juive ultra-religieuse de Boston, veut devenir photographe. Il va devoir pour cela s'éloigner inexorablement de son milieu. Spécialisé dans le domaine de la mode, travaillant aussi la nuit dans un bar - et donc rejeté par son père et sa communauté -, il ne veut pas renoncer à la partie juive de son identité. Il partira un jour pour Tel Aviv, la 'ville qui ne dort jamais', et là...
Naila prend la main de Ty et il se serre contre elle en silence, comme toujours, puisqu'à quatre ans, il ne parle toujours pas... Pour une raison qui échappe à Claire, ils échangent un grand sourire. Des garnements ces deux-là, songe-t-elle. Comme frère et soeur.
Comment s'attendre à ce qu'ils comprennent la menace de la guerre ? Qu'ils vivent leurs derniers moments ensemble ?
' Dix minutes, dit-elle à Naila. Emmène-le jouer juste dix minutes de plus. '
Et se prenant par la main, Naila et Ty s'éclipsent en sautillant dans le soleil.
Mais Claire ne reverra pas son fils, son garçon magnifique, dans dix minutes. Ni dans plusieurs heures, ou semaines, ou mois. Naila, treize ans à peine, qui est chargée de veiller sur lui, le kidnappe, incapable d'envisager d'en être séparée.
Nous sommes en 1942, dans les îles Adaman, au coeur du golfe du Bengale et les Japonais arrivent. Il faut évacuer en hâte les Anglais - dont Ty et sa mère - et laisser sur place Naila, qui est une ' native '. C'est dans la jungle, à l'intérieure de la plus grande île, au sein d'une tribu très primitive, que celle-ci va se réfugier avec l'enfant, qui va connaître là une vie extraordinaire. Mais jusqu'où peut aller une mère qui veut retrouver son fils ?
Cette première nuit dans le lit de Kåre, Sigrid s'est sentie plus étrangère que jamais... Puis elle a repensé à cette fille perdue dans la forêt et retrouvée uniquement parce qu'elle avait utilisé la lumière de son téléphone portable pour signaler sa présence. Il ne lui restait qu'un peu de batterie, juste assez pour éclairer l'écran et quand un hélicoptère a atteint enfin l'endroit où elle se trouvait en patientant tranquillement, elle l'a fait clignoter... Voilà, se dit alors Sigrid, c'est exactement ce que je vais faire : patienter, clignoter, survivre...
Parce qu'elle vient d'être quittée par Magnus qu'elle aime mais qui est tombé amoureux d'Elida, qui, elle, n'a jamais oublié Viggo, Sigrid entame une relation chaotique avec Kåre, tout récemment séparé de Wanda, qu'il n'arrive pas à oublier. Trine quant à elle a été plaquée par Knut.
Quant à Robert, il aime Linnea, qui, elle, pense à Gran sachant qu'il ne quittera jamais sa femme pour elle...Ainsi va la ronde des rencontres, et des amours et des désamours, entre Norvège, Danemark et Suède avec un crochet par Prague où chacune, chacun tente plus ou moins patiemment de trouver sa vraie place et de survivre. Seulement voilà, les choses dérapent souvent...