Dans l'histoire de la France, les femmes, et avant tout les reines, ont souvent régné sur le coeur et l'esprit de leur peuple, bien qu'elles n'aient pas toujours exercé le pouvoir.
Pendant quinze siècles, certaines ont joué un rôle prépondérant en se montrant plus lucides, plus préoccupées du bonheur de leurs sujets sinon plus attentives au rayonnement de la monarchie. Si les rois ont fait la France, on peut dire que les rein l'ont sans doute aimée davantage. Le 5 septembre 1725, Louis XV épouse Marie Leszczynska. Pour cette princesse inconnue, fille du roi de Pologne en exil, Stanislas Ier, ce mariage inattendu est un cadeau du destin.
La gentillesse de la charmante Polonaise et l'amour du jeune roi balaient les préjugés. Mais le conte de fées ne dure qu'une dizaine d'années, le temps de donner naissance à huit filles et à deux garçons, dont l'un meurt en bas âge. Puis le "Bien-Aimé" se met à collectionner les favorites. La reine, tout en se tenant à l'écart de la politique, continue d'assumer ses tâches avec dignité et dévoile son vrai visage qu'Anne Muratori-Philip révèle ici dans tout son éclat.
La reine de France Anne de Kiev est une ombre de l'Histoire sur laquelle il est bien difficile de jeter quelque lumière ! Mariée en 1051 à Henri Ier, petit-fils de Hugues Capet, elle n'a laissé aucune trace dans les chroniques slaves et n'apparaît qu'en filigrane dans les archives françaises. Elle est pourtant l'ancêtre de presque tous les princes d'Europe et de nombre de célébrités, de Bernadette Chirac à Céline Dion ! C'est grâce à elle que Philippe est devenu un prénom royal, porté aujourd'hui par les souverains belge et espagnol comme par le mari d'Élisabeth II d'Angleterre.
À une époque où l'Ukraine, confrontée au grand voisin russe, s'interroge sur son identité, la personnalité de la reine Anne acquiert un relief nouveau. Philippe Delorme s'emploie à le révéler, dans un récit qui, pour être rigoureusement historique, n'en prend pas moins les allures d'une épopée.
Rescapée, en 531, d'un massacre où les Francs ont anéanti sa famille, Radegonde n'a que onze ans lorsque Clotaire Ier, déjà marié quatre fois, décide d'en faire son épouse. Elle use de sa beauté, de sa culture et de son intelligence pour exercer une influence sur cet homme cruel qui lui fait horreur. Mais, bouleversée après qu'il eut assassiné son frère, elle décide de mettre un terme à sa vie conjugale et se retire dans le monastère de Sainte-Croix, à Poitiers, où elle prend le voile. Tissant un vaste réseau diplomatique, elle en fait vite un centre de rayonnement intellectuel et spirituel européen. Par sa vie religieuse exemplaire, elle recueille l'admiration de ses contemporains qui lui donnent le titre de Mère de la patrie. Elle demeure comme l'une des plus grandes souveraines de France.
Dans l'histoire de la France, les femmes, et avant tout les reines, ont souvent régné sur le coeur et l'esprit de leur peuple, bien qu'elles n'aient pas toujours.
Exercé le pouvoir. Pendant quinze siècles, certaines ont joué un rôle prépondérant en se montrant plus lucides, plus préoccupées du bonheur de leurs sujets, sinon plus attentives au rayonnement de la monarchie. Si les rois ont fait la France, on peut dire que les reines l'ont sans doute aimée davantage. Héritière des Médicis, belle-fille de François II, épouse d'Henri H, mère de François II, de Charles IX et d'Henri III, elle tient pendant trente ans la barre de l'État, dont quatorze de pouvoir absolu.
Confrontée à huit guerres de religion, aux luttes des Guise et des Bourbons pour s'arroger le pouvoir, aux interventions de l'Espagne et de l'Angleterre, elle se bat avec un courage admirable contre tous les facteurs de désintégration. Mais, on ne peut laisser dans l'ombre ses fautes - dont la Saint-Barthélemy au premier rang - ni ses erreurs politiques, sa méconnaissance des thèses économiques des premiers mercantilistes, ses dépenses inconsidérées et ses guerres.
Jean-Pierre Poirier signe ici une biographie magistrale qui remet en lumière la grandeur et les lacunes d'une reine hors pair.
Fils du poète Charles d'Orléans, Louis XII naquit en 1462. Ce prince humilié par Louis XI, en révolte contre Anne de Beaujeu, monta sur le trône à trente-six ans, après la mort de Charles VIII. Il épousa Anne de Bretagne afin d'assurer le rattachement de cette province à la France. Épris de gloire, il conquit la moitié
de l'Italie, fut un temps l'arbitre de l'Europe, mais dut faire face à une coalition formée par le pape Jules II et l'empereur Maximilien Ier. Réaliste, avisé, bienveillant, il sut être un
excellent roi. Législateur, réformateur, justicier, ouvert aux aspirations des classes laborieuses, attentif à simplifier et à alléger la fiscalité, il mérita le surnom de Père du Peuple. Louis XII est le trait d'union entre le Moyen Âge et la Renaissance.
La dynastie mérovingienne, fondée par Clovis, a duré deux siècles et demi (481-737).
Roi des Francs Saliens, ce dernier parvient à conquérir la Gaule romaine et à l'unifier. Son baptême, sous l'impulsion décisive de son épouse Clotilde, est un événement capital : il permet la christianisation de l'Europe. Ses fils, après le concile réuni par leur père en 511, l'année de sa mort, parachèvent son oeuvre grandiose mais se lancent dans des luttes fratricides. C'est ainsi qu'à travers les tumultes de leurs règnes se dessine la France. Chef de guerre victorieux - Soissons (486), Vouillé (507) -, homme politique avisé, protecteur du catholicisme, Clovis est, en Occident, l'héritier des empereurs de Rome. Il est aussi la préfiguration de Charlemagne.
Jean II, surnommé le Bon en raison de sa bravoure, succéda en 1350 à son père Philippe VI, premier roi Valois après l'extinction des Capétiens directs. Héritant d'un royaume affaibli et d'une autorité contestée après la défaite de Crécy, il s'efforça de redresser la situation en réorganisant l'armée et en assainissant les finances. Trahi par les grands qui changeaient de parti au gré de leurs intérêts, il fut malheureusement vaincu par le Prince Noir à la bataille de Poitiers.
Roi méconnu, il réunit à la couronne la Bourgogne et le Dauphiné. Ce portrait dressé à partir d'une contre-enquête minutieuse aide à comprendre sa personnalité, vivante incarnation des vertus et des faiblesses du tragique XIVe siècle. Il fut le créateur du Franc.
Roi méconnu, il réunit à la couronne la Bourgogne et le Dauphiné. Ce portrait dressé à partir d'une contre-enquête minutieuse aide à comprendre sa personnalité, vivante incarnation des vertus et des faiblesses du tragique XIVe siècle. Il fut le créateur du Franc.
Marie-Amélie, princesse de Naples et de Sicile, née en 1782, et nièce de la reine Marie-Antoinette, épouse, en 1809, Louis-Philippe, alors duc d'Orléans. Elle devient soudainement reine des Français, en 1830, et reste sur le trône jusqu'en 1848. On la présente comme irréprochable en tout. Doit-on pour autant s'agenouiller devant tant de vertus ? En effet, cette souveraine a été plus soucieuse des intérêts et de la fortune de son clan que des graves problèmes sociaux de son époque. Suavement autoritaire, elle a voulu contraindre les siens à vivre selon les valeurs d'un conservatisme aigu, contribuant ainsi largement à mettre en péril la dynastie qu'elle entendait protéger.
Faisant appel à de très nombreuses sources, Florence Vidal retrace la vie de cette reine énigmatique qui connut une enfance mouvementée, traversa des temps troublés et termina son existence en exil.
Quelle place, dans la Gaule du Ve siècle finissant, une princesse pouvait-elle tenir ? Aucune, en principe, dans un univers entièrement dominé par la violence et la sauvagerie des hommes... Lorsque, à vingt ans, Clotilde, princesse burgonde et catholique, épargnée dans son enfance lors de l'assassinat de ses parents, accepte d'épouser le jeune roi païen des Francs, Clovis, elle est destinée à devenir le pion docile d'une vaste stratégie diplomatique où des souverains barbares ambitionnent de se tailler des royaumes. Mais elle refuse de jouer ce rôle. Restée fidèle au catholicisme, elle devient l'alliée de l'Église et conduit, malgré les épreuves, son époux à la foi de Rome, décidant ainsi du destin de la France. Veuve à trente-cinq ans, elle est confrontée aux haines, rivalités et meurtres qui minent sa famille. Elle se retire dans un monastère de Tours où elle finit sa vie, en 545, dépouillée de toute vanité terrestre.
Né en 1550, fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, roi à dix ans, Charles IX eut l'un des règnes les plus tragiques de notre histoire. Obsédé par le souvenir de son père et par la gloire de son grand-père François Ier, brimé par une mère abusive quoique admirable, tantôt exhibé au peuple tantôt caché, souvent humilié, en butte à la jalousie de ses frères, il se cherchait lui-même. Les grands de son royaume, étant parvenus à transformer en guerre civile la querelle entre les catholiques et les protestants, se disputaient le pouvoir et rêvaient de le détrôner. Dans ce tumulte où la France faillit sombrer, au milieu d'une cour où les fastes, les trahisons, les crimes se mêlaient, il essayait de faire prévaloir la tolérance. Si on l'a accusé du massacre de la Saint-Barthélemy, sa manipulation ne fait plus aucun doute.
Ecarté illégalement de la succession au trône par le traité de Troyes en 1420, Charles VII, renié par sa mère, Isabeau de Bavière, et fils d'un roi fou, Charles VI, contesté par la moitié de la France, raillé par ses adversaires, parvient à chasser els Anglais de son royaume et à terminer la guerre de Cent Ans. Il rabat l'orgueil des féodaux, réforme l'armée, la justice, les finances et l'administration, en dépit des complots et des trahisons. des noms prestigieux traversent son règne digne de Shakespeare : Jeanne d'Ar, Dunois, Jacques Coeur, Agnès Sorel. De son royaume il fait un Etatet, de son peuple déchiré par la querelle des Armagnacs et des Bourguignons, une nation. Tout cela eût-il été possible sans la fascinante épopée de Jeanne d'Arc ?
Pendant presque mille quatre cents ans, des rois se sont succédé de manière quasiment ininterrompue sur le trône de France.
Ils étaient issus de trois célèbres dynasties, les Mérovingiens, les Carolingiens et les Capétiens. A travers l'épopée tumultueuse de leurs vies et de leurs règnes, où se révèlent des personnalités diverses et parfois controversées, renaissent avec un grand éclat les heures les plus prestigieuses et les plus exaltantes de notre Histoire.
Roi à douze ans, Charles VI eut un des règnes les plus longs de notre Histoire.
Marié en 1384 à Isabeau de Bavière, il se libéra bientôt de la tutelle de ses oncles et gouverna par lui-même. Tout annonçait une époque brillante. Mais la démence qui le frappa, en 1392, provoqua une impitoyable guerre entre Armagnacs et Bourguignons. Pendant les rémissions de sa maladie, il tenta en vain de rétablir la paix. La victoire d'Azincourt (1415), l'assassinat de Jean sans Peur à Montereau permirent à Henry V d'Angleterre d'hériter du royaume de France.
Le roi fou n'était plus qu'un spectre couronné. Cependant, ce fut lui qui sauva l'unité de la France grâce à l'amour que lui vouait son peuple. Ce règne apocalyptique eût inspiré Shakespeare, s'il était né français.
Triste destin que celui du Carolingien Charles III le Simple, troisième fils de Louis II le Bègue ! Il n'a que cinq ans en 884, quand son frère Carloman meurt sans héritier. Les Normands désolent la France, et les Grands du royaume, refusant de laisser régner un enfant, appellent au trône Charles le Gros, roi de Germanie, bientôt déposé. Les vassaux élisent alors à la royauté Eudes, comte de Paris. Quand celui-ci meurt, Charles, âgé de dix-neuf ans, est enfin reconnu roi. Il se manifeste comme un souverain entreprenant, s'empare du royaume de Lotharingie et établit la paix avec les Normands. Ses maladresses provoquent néanmoins une nouvelle opposition des Grands, qui élisent au trône le duc Robert, frère d'Eudes, puis Raoul, duc de Bourgogne. Choisissant de lutter contre ses vassaux, Charles, capturé, meurt misérablement en prison.Ses maladresses provoquent néanmoins une nouvelle opposition des Grands, qui élisent au trône le duc Robert, frère d'Eudes, puis Raoul, duc de Bourgogne. Choisissant de lutter contre ses vassaux, Charles, capturé, meurt misérablement en prison.
Robert Ier, frère du roi Eudes, fut élu, en 922, au trône de France après la fuite et la déposition du Carolingien Charles III. Tué dans une bataille rangée après un an de règne, il fut aussitôt remplacé par son gendre, le duc Raoul de Bourgogne, élu par les Grands du royaume à l'unanimité.
Le choix était parfait. Raoul fut, pendant ses treize ans de règne, un souverain sage et vaillant, qui décima les derniers Normands écumant encore la France, abattit la puissance du seul grand féodal hostile à la monarchie, Herbert de Vermandois, et reçut la soumission des vassaux indépendantistes du Midi. Grâce à cette renommée qui illustra son nom et sa famille, il permit, après la mort des derniers Carolingiens, l'avènement d'Hugues Capet.
Reine de France par son mariage avec le roi Louis VII, auquel elle ne donne que deux filles, Aliénor d'Aquitaine est répudiée en 1152. Erreur politique sans doute, car elle se remarie un peu plus tard avec le futur roi d'Angleterre, lui apportant en dot le Poitou, la Gascogne, la Marche, le Limousin et le Périgord. Les historiens nationalistes lui ont fait grief d'avoir été à l'origine des guerres qui, pendant deux cents ans, ont opposé France et Angleterre.
Philippe Delorme rend à Aliénor d'Aquitaine sa véritable stature : celle d'une femme maîtresse de son destin, d'une souveraine lucide et lettrée, protectrice des artistes et des troubadours, disparue à l'âge, alors exceptionnel, de quatrevingt-deux ans.
Louis fut le dernier roi de français de la dynastie Carolingienne. D'abord gratifié du comté de Gévaudan sous le règne de son père, il contracta un mariage insolite en épousant la veuve du comte défunt qui avait l'âge de sa mère. Elle le quitta presque aussitôt. A l'âge de vingt ans, il hérita soudain du trône de son père, Lothaire, tué dans un accident. Son bref règne fut d'autant plus tumultueux que ce jeune souverain héritait aussi des adversaires paternels dont le plus redoutable était Hugues Capet., chef de l'aristocratie féodale. Il succomba finalement très vite à tant d'adversité, en 987. Et comme il ne laissait pas de progéniture, les grands du royaume élurent au trône, à l'unanimité, le duc des Francs, Hugues Capet.
Sa mort prématurée, à la fin du premier millénaire, marque un grand tournant dans l'histoire de France
Vitrail représantant Louis V(détail), XIXe siècle, basilique de Saint-Denis, France
Troisième fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, le futur Henri III devint l'héritier présomptif de la couronne après la mort de François II et l'avènement de Charles IX. Élu roi de Pologne, il revint en France pour succéder à son frère. Le pays était alors déchiré par les guerres de Religion, le pouvoir menacé par les Guise et les Bourbons. Henri III sut préserver l'un et l'autre et ouvrit la voie à une politique de tolérance. Son pacifisme obstiné lui valut cependant la haine des extrémistes. En éliminant le duc de Guise à Blois et en choisissant Henri de Navarre comme héritier, il sacrifia sa vie mais sauva le royaume. Politique subtil et profond, caractère insaisissable tant il offre de contrastes, il fut le dernier prince de la Renaissance.
Pendant presque mille quatre cents ans, des rois se sont succédé de manière quasiment ininterrompue sur le trône de France. Ils étaient issus de trois célèbres dynasties, les Mérovingiens, les Carolingiens et les Capétiens. À travers l'épopée tumultueuse de leurs vies et de leurs règnes, où se révèlent des personnalités diverses et parfois controversées, renaissent avec un grand éclat les heures les plus prestigieuses et les plus exaltantes de notre Histoire. Louis IV (936-954), roi doué d'une belle personnalité, eût pu établir un règne heureux. Exilé en Angleterre (surnommé Outremer) pendant la captivité de son père, il fut rappelé sur le trône en 936, à l'âge de seize ans, et tomba sous la coupe d'Hugues le Grand, «duc des Francs», le père d'Hugues Capet. Le jeune roi voulut s'en délivrer et son règne ne fut plus qu'une âpre lutte contre ce dernier qui, pour finir, s'empara du souverain et le détint jusqu'à ce qu'il eût acquis toutes ses possessions. Le roi sans terre en appela alors à l'Église. Un concile, puis le pape, excommunièrent Hugues qui se réconcilia finalement avec son suzerain. Ce règne douloureux se termina comme un beau roman.
François II, fils d'Henri II, est amené sur le trône en 1559, après la mort violente de son père. Il connaît un règne très court de dix-sept mois, qu'agitent les luttes que se livrent les grandes familles du royaume. Mais sa mère, Catherine de Médicis, une femme d'État exceptionnelle, s'emploie à garder l'équilibre entre leurs rivalités, alors que commencent les sanglantes guerres de religion.
Le premier acte a lieu en février 1560 avec la conjuration d'Amboise, fomentée par les princes de Condé et réprimée par les frères Guise au pouvoir, le duc et le cardinal.
Heureusement, en Flandre et en Italie, les généraux français continuent de tenir Charles Quint en échec. François II fut l'époux de la célèbre reine d'Écosse Marie Stuart, au destin tragique, avec laquelle il fut élevé.
Portrait de François II, détail d'une miniature en émail par Léonard Ier Limosin, 1560, Musée du Louvre © Akg-images / Visioars
En 1108, succédant à son père qui, enferré dans des affaires matrimoniales, préféra ses plaisirs aux devoirs de l'état, Louis VI le Gros prit énergiquement les reines du gouvernement. Il se concilia l'église et, à la tête d'un OST de sept cents chevaliers, réprima de puissants vassaux qui se conduisaient en cruels pilleurs et brigands. Fort de son autorité, il parvint aussi à faire reculer une formidable armée constituée par l'empereur germanique, Henri V, décidé à envahir la France. Surnommé le Batailleur pour ses victoires, il reçut ensuite le sobriquet de Gros du fait de son embonpoint. Cet état ne l'empêcha pas de poursuivre sa mission de justicier jusqu'à la fin de sa vie.
Son règne restaura l'image et le prestige de la royauté en assurant le renouveau de la dynastie capétienne.
Louis VI le Gros, Grandes Chroniques de France, XIVe siècle © AKG-images/British Library
Grand-oncle d'Hugues Capet, roi de France en 888, on peut considérer Eudes comme le véritable fondateur de la dynastie capétienne. C'est à vingt ans qu'il est nommé, sur sa réputation de bravoure, comte de Paris pour défendre cette place forte contre l'envahisseur scandinave. Avec deux cents guerriers francs, il contient puis repousse quarante mille Danois acharnés.
Devant ce succès, l'aristocratie militaire et religieuse décide de l'acclamer comme roi. En quelques années, ce souverain intrépide répond aux attentes et parvient à chasser les Normands. En dix ans de règne, il unifie la noblesse française à une époque d'anarchie.
Louis Ier, surnommé d'abord le Pieux à cause de sa profonde foi chrétienne, puis le Débonnaire, à cause de sa faiblesse, eut un règne mouvementé. Il fut fait roi d'Aquitaine à trois ans, en 781, puis, unique fi ls survivant de Charlemagne, devint empereur d'Occident, de 814 à 840.
Mais, bientôt, son manque d'autorité et l'incohérence de certaines décisions lui aliénèrent la noblesse. Ses trois fils, avides de recueillir leur part d'héritage, le détrônèrent à deux reprises avant de se livrer à une lutte féroce les uns contre les autres. Il est le dernier monarque ayant réuni sous son sceptre la France et l'Allemagne. Ivan Gobry signe ici la première biographie française de ce monarque.
Robert II, fils d'Hugues Capet, roi de France de 996 à 1031, fut un souverain que ses qualités et ses vertus firent béatifier de son vivant par la voix populaire. Il fut surnommé le Pieux à cause de sa grande dévotion, de sa culture théologique, de ses fondations religieuses, et de son attention aux pauvres. Mais sa politique matrimoniale lui valut l'excommunication. En troisièmes noces, il épousa Constance d'Arles, fantasque, intrigante et impopulaire.
La réussite politique de ce règne fut, hélas, ternie par des désastres naturels (inondations, peste, famines, incendies) qui désolèrent, appauvrirent et décimèrent la population du royaume, et qui donnèrent naissance ensuite aux légendes de « la terreur de l'an mil » annonciatrice de la fin du monde.
En 879, les fils aînés de Louis II, dit le Bègue, Louis III et Carloman montèrent très jeunes sur le trône et régnèrent conjointement. Ils montrèrent toutes les vertus qui les rendaient dignes de la couronne, notamment dans leur lutte contre l'envahisseur viking sur lequel ils remportèrent plusieurs victoires. Mais l'un et l'autre moururent prématurément de façon accidentelle (chute de cheval, accident de chasse), et ils furent momentanément remplacés, en 884, de façon discutable, par leur cousin, l'incapable roi de Germanie, Charles le Gros.
Ce chaos monarchique appela au trône le comte Eudes de Paris, ancêtre de la dynastie capétienne.